[le billet] Glasgow noir
Mc Coy va à Barlinnie pour visiter un prisonnier, ça pue la sueur et la violence. Dehors, c’est le déluge d’eau et de glace.
Pour la soirée, le boxon où il a ses habitudes. Pour la musique, les Stones font l’affaire.
Mc Coy est au courant d’une affaire, il arrive trop tard, le sang tache la neige. Deux morts. Sa hiérarchie le renvoie à Barlinnie, c’est de là que venait le renseignement.
Le “bavard” est dans son sang, la gorge et la langue tranchées. Pour les morts de la rue, une jeune femme pas loin de ses vingt ans, un boulot merdeux et les vieux pour arrondir les fins de mois.
Mc Coy fait le tour des bordels, plus minable tu meurs.
A la une des journaux le portrait du tireur, il est jeune et inconnu. Pas pour longtemps. Le tireur, c’est un déclassé. Hier il travaillait comme jardinier dans une des familles les plus friquées de Glasgow que Mc Coy connait bien, mais ça c’est une autre histoire.
Une seule direction, le Glasgow Sex. Et le Glasgow d’en bas, les auberges de jeunesse, l’Armée du Salut et plus bas encore, la rue. Toutes les nuits bordels, billards, bars, alcools et dope.
Les renseignements sentent le vin rouge et la crasse.
Mc Coy a avec lui un jeune flic, Wattie. Le cerveau fonctionne et les muscles aussi. Il faut parfois ramasser Mc Coy dans le caniveau.
Un nouveau corps de femme est découvert, c’est pas beau à voir. Mc Coy la connait et sait qui elle fréquentait. Mc Coy fait des vagues et çà éclabousse ceux qu’il ne faut pas. On le lui rappelle.
Même les amitiés avec le crime prennent l’eau. Il neige comme jamais, ça glisse. Mais pas pour tout le monde.
Mc Coy ressemble à sa ville, un Glasgow en perdition, des quartiers en ruine, des zones industrielles vides, une population de clochards, les vieux comme les jeunes, la prostitution et tout ce qui va avec. Les profiteurs sont presque à l’abri. Une hiérarchie aux ordres. Le fric fait la loi. On est en 1973.
Janvier noir ; Alan Parks ; Ed. Rivages, février 2018.