Le Portugal dans la tourmente
Deux morts dans une voiture, un autre sur le bord de la rivière. Pour chacun, deux balles dans la nuque. Exécution ?
Les deux premiers, ce sont d’anciens militaires russes. Jaime Ramos, un flic d’hier dans un monde d’aujourd’hui. Son équipe, Olivia, une blonde de presque quarante ans, à la vie plus qu’agitée et difficile, Isaltino de Jésus, son homme à tout faire qui ne saurait rien faire d’autre, donc indispensable, José Cossàrio, le Cap-Verdien qui dit que son père l'a trahi pour un passeport portugais, un passeport de blanc.
Et comme ça ne suffit pas, une jeune femme de 22 ans disparait. Elle est issue d’une famille qui envoie ses enfants à l’école en Suisse. Elle s’appelle Béni.
Il y a aussi Mikhaiel le russe, disparu. Sa femme Irina n’est plus dans l’embarras financier.
Jaime Ramos se dirige vers ceux qui ont la planète dans la poche depuis des siècles. Rien ne change. Tout est bien au chaud. On ne partage pas.
Vaconcelos, le père de la disparue, a toujours deux mitraillettes sous son lit.
Le communisme n’est pas mort. Pour la police, Béni n’a pas disparu. On la suit à la trace. Elle vit sa vie. Irina est futée et fait semblant. Jaime Ramos aussi. À quand la rencontre finale ?
Luis Ferreira fait dans la culture prohibée. Il embauche Miguel Dos Santos Povoa. Il lui propose l’Afrique et l’Amérique du sud. Le chantier est vaste et les compensations bien rétribuées. Les russes sont tout juste acceptés, même avec une balle dans la nuque.
Jaime Ramos a 60 ans, la vie d’avant était plus facile. Voici venu le temps des regrets.
Paula, Olivia, Teresa, Rosa font la loi dans le cœur des hommes.
Une biographie de policiers portugais, de leurs femmes et amis (es), de trafiquants d’argent sale et de pétrole encore sous terre. Jaime Ramos que tout le monde appelle “le vieux con” , qui resterait bien dans la police encore quelques siècles au plus près de la côte portugaise.
Le Collectionneur d’herbe ; Francisco José Viégas ; Ed. Mirobole, mars 2018.