Les larmes et le deuxième amendement
Le mieux pour s’échapper de prison c’est de ressembler à un maton. Ça va pas sans quelques gnons qui ouvrent les portes. Douze, ils sont.
Les gardiens, des vieux de la vieille décident de leur courir après. L’heure de la bière est finie.
Le rédac chef téléphone : “Je veux un papier sur les évadés.” A la porte nord de la prison, une maison. Beaucoup trop près, donc accueillante. Les suiveurs le comprennent vite.
Non, il faut aller plus loin. Il neige. Douze, ça fait beaucoup. Et si les rencontres leurs montraient un autre scénario...
Les gratte-papier font équipe avec deux porte-flingues. Et comme il est coutume de dire : “ Avoir une arme, c’est avoir l’occasion de s’en servir.”
La neige continue à emmerder son monde. Tous de vivre des heures difficiles. Prendre à gauche semble un bon choix, non pas ça, de la glace, des barbelés, des chiens, une voiture retournée, une famille en otage. A droite du brouillard, quelques esseulés vivant dans des granges.
Monsieur Colt rencontre monsieur Thompson, c’est pourtant la seule solution. Pour les méchants et les presque gentils la nature participe, c’est bien là le moindre mal. Les uns vont rencontrer les autres. Les secrets sont toujours bien gardés.
Un placard fait l’affaire. Est-ce pour chacun un châtiment ??
Il en reste un, il est caché dans une maison. La constitution américaine et son deuxième amendement sont de retour. Et tous de l’utiliser.
Les femmes dans cette histoire servent encore de punching-ball, de maman poule, de femme debout dans la cuisine et finissent dans un motel avec trois bouteilles de vin rouge et le visage en larmes. Toutes de se partager l’amour, la haine et la solitude.
Pour les messieurs, ils mettent en avant l’incontournable deuxième amendement.
Évasion, Benjamin Whitmer, Ed .Gallmeister, septembre 2018.