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Publié par blog813

Après le Maurice Renault, le trophée BD, c'est au tour de Peter Farris de prendre la parole pour son trophée Michèle Witta (trophée du meilleur roman étranger). Il a même ajouté une petite vidéo.

Trophée 813 du Meilleur Roman étranger : Le diable en personne, Peter Farris, (Ghost in the fields) Gallmeister 2017, traduit par Anatole Pons

*La réaction de Peter Farris, en V.O. puis en français, grâce à Anatole Pons, son traducteur, merci à lui..  L’écrivain américain a eu la gentillesse de nous envoyer aussi  une petite vidéo.

"I would like to express my sincere gratitude to l'association  813 for this tremendous award, and my congratulations to the other winners. I am honored to receive the Trophée du roman étranger and find myself in esteemed company with previous Laureates. It is also a great honor to be associated with such a highly-regarded organization. To the publishers, writers, booksellers, librarians, journalists, reviewers and readers who comprise 813, I thank you for your passionate support of mystery fiction. Also, I would like to acknowledge my French publisher Oliver Gallmeister and his incredible colleagues for their efforts on behalf of Le Diable En Personne, and to Anatole Pons for his precise and spirited translation of the novel.” 

Je souhaite témoigner de ma plus sincère gratitude envers l’association 813 pour ce prix formidable, et j’adresse toutes mes félicitations aux autres lauréats. Je suis honoré de recevoir ce trophée du roman étranger et de me trouver en si prestigieuse compagnie avec mes prédécesseurs. C’est pour moi un grand honneur de voir mon nom associé à une organisation aussi réputée. Aux éditeurs, écrivains, libraires, bibliothécaires, journalistes, critiques et lecteurs qui composent 813 : merci infiniment pour la passion avec laquelle vous défendez le roman policier. Je voudrais également remercier mon éditeur français Oliver Gallmeister et son incroyable équipe pour l’ardeur avec laquelle ils ont défendu Le Diable en Personne, ainsi qu’Anatole Pons pour sa traduction précise et enlevée du roman.

La situation de départ est relativement simple, pour ne pas dire archétypale. Deux hommes transportent dans le coffre de leur voiture une jeune prostituée, Maya. Celle-ci a entendu des choses qui doivent demeurer secrètes et est donc destinée à finir dans un marécage de Géorgie. Mais les deux gros bras chargés de se débarrasser de Maya ont eu le malheur de s’approcher de trop près de la propriété du vieux Leonard Moye, ancien bootlegger, misanthrope patenté, et qui vit avec un mannequin de couture et un sacré paquet de flingues. Le vieil homme se prend d’affection pour la jeune fille et décide de la protéger coûte que coûte contre ceux qui ne vont pas tarder à débarquer pour finir le boulot bâclé la première fois.

Il y a certes derrière cela une vague histoire de corruption politique, de liens entre le maire de la Grande Ville (on aura tôt fait de reconnaître Atlanta) et des cartels mexicains en plein développement, mais tout cela n’est finalement qu’un vague décorum destiné à offrir un semblant de colonne vertébrale au récit et justifier la rencontre entre Maya et Leonard. Car, de fait, on a bien l’impression – et c’était déjà le cas avec le premier roman de Peter Farris – que l’auteur prend moins pour point de départ une intrigue qu’une situation ; ici, donc, un vieil homme qui choisit de protéger une jeune femme. À partir de là, il voit où tout cela peut mener et, d’une manière générale, ne s’interdit rien. Cela donne, comme dans Dernier appel pour les vivants, quelques incohérences ou situations tirées par les cheveux, mais surtout des scènes saisissantes qui alternent avec des moments plus intimes tour à tour émouvants ou insolites. Le moment où Leonard Moye prend sa vieille voiture de bootlegger pour aller acheter des serviettes hygiéniques en ville avec son mannequin vaut à lui seul le détour.

Quitte à enfoncer des portes ouvertes et à énoncer des banalités, on dire que Peter Farris joue habilement avec les codes du noir – littéraire comme cinématographique. Les méchants sont particulièrement méchants, mais les gentils, pour aussi gentils qu’ils soient, peuvent se montrer encore plus méchants si on les cherche un peu trop, les scènes de traques ou de fusillades sont épiques, les dialogues sont efficaces, la relation entre Leonard et Maya a juste ce qu’il faut d’ambigüité et, d’une manière générale, tout fonctionne exactement comme l’on s’y attend. On ne dira donc pas que Le diable en personne est un roman surprenant, mais il a pour lui d’être parfaitement mené par un auteur qui sait de toute évidence bien écrire et qui prend plaisir à raconter son histoire. Plaisir partagé par le lecteur.

Chronique de Yan Lespoux sur son blog Encore du noir (www.encoredunoir.com)

 

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M
Ça fait plaisir, son livre mérite vraiment ce prix. J'ai lu le livre de Peter Farris et j'ai adoré. Un vrai plaisir de lecture avec de l'humour et beaucoup d'humanité dans l'histoire de ses personnages. Cordialement.
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