Claude,19-01, c’est Jeanne...
Moi, c’est Jeanne Desaubry, la photo prise lors de l’AG en 2008 qui, l'a précisé Boris Lamot, s’est déroulée à Paris, à deux pas du domicile de Jean-Louis Touchant.
Il a beau se trouver ce jour-là en tribune dans un temple parisien (un vrai avec l’orgue et les bancs), il ne prêche pas. Ses saints s’appelant Dashiell Hammett ou Chester Himes, personne ne lui aurait donné le bon Dieu sans confession.
Il ne chante pas non plus : on sait pourtant avec quel bonheur il agrémentait les fins de repas où l’on avait joyeusement bu, de chants catalans et-ou militants. Cette photo a été prise lors d’une AG de 813, qui se tint en 2008 dans un temple.
Je ne sais plus si c’est à Lens ou ailleurs, mais dès note première rencontre, j’ai été subjuguée par l’érudition et amusée par l’homme, l’œil frisant dès qu’un joli minois apparaissait.
Chacun peut parler de son Claude, car il a donné de lui à tous.
Si vous avez fréquenté un jour un salon du polar vous avez rencontré la convivialité, la chaleur, et sans doute remarqué que les chapelles et autres coteries y sont beaucoup moins la règle que dans bien d’autres milieux littéraires et – ou artistiques. On le doit beaucoup à Claude dont l’immense simplicité lui faisait accueillir de la même manière un vieux copain syndicaliste, un jeune auteur débutant ou une star de l’édition. Sa cordialité, sa chaleur, sa bonté… Travailler avec lui – pour Krakoen ou pour Ska - fut un privilège heureux et reste une grande fierté.
Avec Claude s’éteint une connaissance sans pareille du genre qu’il affectionnait. S’éteint aussi la lueur malicieuse de son regard. Il manquera à sa famille, sa chère épouse et tendre complice, Ida, mais aussi à tous ces camarades à qui il a tendu la main un jour, et ils sont légion.