Les bonnes gens de Parme
“ On nous a volé notre musique ! “ C’est le commissaire Soneri qui le dit. L’accordéon de Gondo est parti dans les mains des voleurs. Et dans l’heure qui suit toute la ville de Parme est au courant. Bizarre !
En ce moment, à Parme, la chaleur nous écrase et on nous rajoute le bizenesmane.
Galuzzo est mort assassiné. Sa voisine a de grandes oreilles. Elle en sait des choses. Galuzzo n’est pas bon, c’est la famille, elle, qui sait faire. Pour certains l’argent est cher, c’est Gerlanda qui tire les ficelles.
Les banques ont laissé tomber. Pour les commerçants, c’est la seule solution. Certains parlent, Soneri écoute. Certains défendent Gerlanda, le faiseur de miracles. Le masochisme est de rigueur et ça marche. De l’argent pour les rêves.
Soneri se perd dans les pistes. Les clubs homo, le trafic de coke, les entreprises qui changent de mains. Gerlanda l’explique à Soneri. L’intérêt, aujourd’hui, c’est de “posséder” tout et n’importe quoi, qu’importe le prix. Le marché est juteux, ce qui n’empêche pas d’attiser les flammes.
Galluzzo achète au kilo et revend au gramme. C’est quoi le reproche ?
A la Questure, on cause, on cause et avec la chaleur c’est les ventilateurs qui rafraichissent l’air.
Les délinquants sont en cravate, un se fait prendre, il parle et démonte la machine. On s’approche de la fin. Pour qui ?
Une ville aux mains des affairistes. Si tout n’est pas à vendre on s’arrange pour.
Le nerf de la guerre, l’argent qui ne manque pas. On supprime les gêneurs. La justice, la police, la mairie, le commerce. Toutes les affaires ont les mains sales. A jamais.
La ville piétine sa tradition ouvrière et se convertit à la rente immobilière.
Les Mains vides. Valerio Varesi. Ed. Agullo noir, avril 2019.