Trophée Nouvelle 2020
Ce n’est certainement pas une éditrice de nouvelles qu’il faut convaincre que rien n’est plus délicat, nécessitant des réglages minutieux, qu’un texte court. Mais rien non plus n’est plus fulgurant qu’une nouvelle. À chute ou pas, la nouvelle offre un condensé de pensée, un focus ultra brillant sur une situation, un quartier, un moment de vie, un état d’esprit... La vie n’est faite que de détails, et la nouvelle s’empare de leur existence. Si ce genre possède ses titres de noblesse dans le monde anglo-saxon, c’est plus compliqué en France. Mais 813 ne pouvait ignorer ce mode d’expression du noir, noir du carbone dont on tire les brillances du diamant. Voici la sélection pour le meilleur recueil 2020, plutôt ici collectif, ainsi que de novellas, nouvelle longue ou roman très court. Du bon, très concentré...
Jeanne Desaubry et Pierre Faverolle pour le choix des billets
Banlieues parisiennes noires
Editions Asphalte 2019
Collectif présenté par Hervé Delouche
J'ai emprunté ce recueil de 13 nouvelles noires, déniché sur les rayons numériques des Bibliothèques de la Ville de Paris, en me souvenant du plaisir que j'avais pris lors de mes lectures des Moissons Noires (anthologies de nouvelles policières présentées par un auteur réputécomme Donald Westlake ou Michael Connelly) ou la collection Ville Noire (et en particulier, Rome et Paris) [...]
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No limit – Hommage à Art Pepper
Collectif – textes – illustrations - musique
Editions Petit à Petit 2019
Jazz et roman noir, l’idée n’est pas neuve. Mais peut-être jamais leur rencontre n’a été aussi légitime que dans ce livre. C’est la lecture de ce livre d’Art Pepper, autant que l’écoute de ses enregistrements, qui nous ont donné envie de lui rendre cet hommage musical et littéraire, avec la collaboration des Editions Petit à petit.
Outre les douze auteurs et auteures, et autant d’illustrateurs et illustratrices, neuf musiciens ont participé à la réalisation de la musique. Dominique Delahaye (sax alto et ténor, arrangements), Baptiste Canvel, Florent Duval & Gilles Godefroy (piano), François Forestier (guitare). Francis Jauvain (sax baryton), Arnaud Lécrivain (trompette), Marc Minelli (chant, programmation), Ernest Mvouama (orgue). À l’image de la discographie variée d’Art Pepper, nous avons choisi des titres qui vont du swing au latin-jazz, en passant par le blues et même le funk, pour des versions modernes, qui empruntent à l’esthétique électro-jazz.
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Aucune bête
Marin Ledun
Editions In8 2019
Je le dis souvent, la nouvelle, ici une novella, est un exercice périlleux pour un auteur.
En s’y essayant, Marin Ledun s’en sort à merveille avec la courte histoire (70 pages environ) de ces deux femmes que tout oppose. L’une tombée en disgrâce et l’autre au sommet de sa gloire et dont les parcours vont finir par se confondre et les réunir.
À travers la compétition que se livrent les deux championnes, l’auteur aborde la question de la condition féminine, dont le sport n’est qu’un de ces domaines où , au prétexte de réussite et de célébrité, celles-ci doivent consentir à des sacrifices parfois scandaleux.
Avec «Aucune bête » , qui reprend les mots d’un pilote qui s’était écrasé dans les Andes dans les années 20 et qui avait survécu par la force de son mental ( « Ce que j’ai fait, jamais aucune bête ne l’aurait fait ») , Marin Ledun dépeint sévèrement l’envers du décors sportif où les compétitions, à fortiori féminines, relèvent davantage de l’abattage pour le plaisir machiste de la gente masculine, que de la beauté d’un geste qui leur offrirait véritablement reconnaissance et épanouissement.
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Rose Royal
Nicolas Mathieu
In8 2019
[...] Nicolas Mathieu nous invite donc à découvrir, avec Rose Royal, l'instantané, le polaroïd tragique de Rose qui s’inscrit dans ce quotidien ordinaire d’une femme cinquantenaire qui n’a guère été épargnée par la vie.
La cinquantaine énergique, divorcée, des enfants qui se sont éloignés, Rose a collectionné les déboires sentimentaux avec des gars qui lui ont davantage fait de mal que de bien. Aussi après le boulot, elle soigne ses désillusions en éclusant quelques verres au Royal où elle a ses habitudes avec sa meilleure amie Marie-Jeanne. Des soirées de rires, de confidences et de complicités qui s'enchaînent jusqu'à ce que Luc débarque un soir dans le rade et que Rose ne se laisse entraîner dans une nouvelle histoire d'amour qui ne lui fera pas de mal car elle s’est jurée de ne plus jamais se laisser avoir. Et dans son sac à main, Rose a un flingue.[...]
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Terre promise
Marc Villard
La Manufacture de Livres 2019
Cela fait quasiment quarante ans que Marc Villard nous régale de ses romans, en majorité de bien noirs polars, souvent teintés d’un humour légèrement sarcastique, parmi lesquels beaucoup d’entre nous se souviennent sûrement avec une tendresse particulière de « Ballon mort » (1984) et de « La guitare de Bo Diddley » (2003), ou encore du magnifique et atypique « Les biffins » (2018). Celles et ceux qui suivent ce blog, régulièrement ou non, ne peuvent non plus ignorer son réel art de nouvelliste, que nous évoquions à propos de « Entrée du diable à Barbèsville » (2008).
« Terre promise », court roman publié à La Manufacture de Livres en novembre 2019, nous ramène sur des terres comptant parmi les favorites de l’auteur, celles du quartier parisien élargi de Barbès, tel qu’il les arpentait déjà, par exemple, dans « Rebelles de la nuit » (1987), « La porte de derrière » (1993) et « Quand la ville mord » (2006), trois courts romans récemment réunis en un volume dans « Barbès Trilogie », à la Série noire de Gallimard (réédition dont on peut lire la belle chronique de Jean-Luc Manet pour Nyctalopes).
La chronique complète est à lire sur le blog de la librairie Charybde