Le Panier de Jeanne et Pierre
Marché du 15 mars 2022
Amis des littératures policières, Salut !
Dans le dernier panier, nous vous recommandions des romans étrangers. Il est grand temps de réparer ce qui sinon constituerait une injustice. Les rayons de polars français sont tout aussi tentants, à croire que cette année, il va vous falloir faire un casse (encore une solution, ne venez pas dire qu’on ne pense pas à tout pour votre confort) pour assouvir tous vos besoins de découvertes littéraires noires. Sinon, la rubrique des Paniers de Jeanne et Pierre n’est-elle pas une excellente manière de faire faillite ? Nous vous proposons cette sélection avant que vous vous précipitiez chez votre banquier, euh pardon, votre libraire.
Nous espérons que cette sélection va vous aider dans vos choix de lecture. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !
Connemara
Nicolas Mathieu
Actes Sud 2022
Billet rédigé par HcH Dahlem
C’est un matin comme tous les autres dans la famille d’Hélène et Philippe. Un matin au chronomètre qui commence dès 6h. Après la douche, il faut préparer les céréales des filles, ne rien oublier surtout, et prendre la route. Déjà fatiguée avant d’attaquer la journée. En colère aussi. «Pourtant, sur le papier, elle avait tout, la maison d’architecte, le job à responsabilités, une famille comme dans Elle, un mari plutôt pas mal, un dressing et même la santé. Restait ce truc informulable qui la minait, qui tenait à la fois de la satiété et du manque. Cette lézarde qu’elle se trimballait sans savoir.» Après son burn-out à Paris, elle avait réussi à convaincre son mari de partir en province, mais si le rythme nancéen était un peu moins trépidant, les symptômes étaient semblables. Au sein d’Elexia, elle occupe un poste de consultante en ressources humaines, en particulier pour les collectivités territoriales. À près de 40 ans, et avec l’aide de Lison, sa stagiaire, elle se distrait en surfant sur les sites de rencontre, histoire de se prouver qu’elle reste désirable.
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Les loups
Benoit Vitkine
Les Arènes – Equinox 2022
Billet rédigé par Yan
Olena Hapko, présidente tout juste élue à la tête de l’Ukraine, prépare son investiture. Mais les loups rôdent. Les Russes, bien entendu, mais aussi les oligarques que cette élection fragilise d’autant plus qu’Olena Hapko, celle qu’on appelle la Chienne, est l’une d’entre eux. Après une ascension fondée sur la violence, la voilà potentiellement maître des ressources du pays et de leur distribution. Surtout, il semblerait qu’elle ait aussi quelques velléités de modernisation de l’État. Mais durant le mois qui sépare l’élection de l’investiture, bien des choses peuvent se passer, on s’agite en sous-main, on menace et on essaie d’exhumer le passé.
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En attendant Dogo
Jean-Bernard Pouy
Gallimard – La Noire 2022
Billet rédigé par François Braud
« Tout a disparu. (…) Rien. »
L’Haïkaisation est évidente. Le début du roman. Sa fin. Ses premiers mots et son dernier.
L’évidence, c’est ce manque qui succède à toute disparition. Ici, c’est surtout le manque d’évidences qui colle à la disparition d’Étienne, toujours en retard, on l’attend, on l’attend toujours, alors on l’appelle Dogo (coucou Beckett). 6 mois sans nouvelles. Comme ça du jour au lendemain le passé devient acide et se régurgite. Ni vivant ni mort. Et pas même en mer Homère.
Sa sœur, Simone momone, est dévastée, ses parents s’étiolent. Il ne leur faudrait qu’un cadavre, voire un corps grouillant de vers pour enfin passer à autre chose, quitter ce deuil blanc, cette attente irrespirable qui fixe les cœurs et les corps dans la salle d’attente d’une vie sur pause, les corps vieillissent, les âmes s’assombrissent, les têtes pourrissent.
On attend. On a le temps. On a tant à attendre.
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Mort d’un pourri et Adieu Poulet !
Raf Vallet
Gallimard – Série Noire 2022
Billet rédigé par Christophe Rodriguez
Le roman policier, issu de la célèbre Série noire, fût et reste encore militant. De Jean-Patrick Manchette à Didier Daeninckx et de Jean-Claude Izzo à Thierry Jonquet, sans oublier les traductions américaines, la cartographie sociale de nos sociétés s’étalait au grand jour.
Sous Robert Soulat qui dirigea la SN de 1977 à 1991 nous eûmes notre lot de belles découvertes, comme ce Raf Vallet. Sous ce
nom d’emprunt à consonance outre — atlantique, se cachait le chroniqueur judiciaire Jean Laborde. Sous France soir, à l’époque de Pierre Lazareff, puis à l’Aurore de 1964 à 1978, il arpenta les cours de justice, tout en cultivant l’art du suspense. Pour la petite histoire, Pouce paru en 1967 sous le pseudonyme de Jean Delion fut porté à l’écran par Georges Lautner avec Jean Gabin dans le rôle du Pacha. Parce qu’il avait du style, des phrases chocs ainsi que le sens certain de l’action, Raf Vallet signa en 1972 puis 1974 : Mort d’un pourri et Adieu poulet qui trouvèrent le chemin de l’écran avec : Lino Ventrua, Patrick Dewaere et Alain Delon.
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