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Publié par blog813

LIbé Polar ;  la rentrée de janvier.
Hervé Delouche nous a fait suivre cette lettre d'info polar de Libération, avec ce commentaire : Une newsletter toujours passionnante, et 813 est à l'honneur !
En effet, on parle de notre n° 147, bientôt dans vos boîtes aux lettres.
On évoque aussi la BiLiPo
 

Ça va tanguer ! Chaque changement d'année est le début d'une nouvelle aventure, du moins est-ce ainsi que nous le voyons, c'est ce qui permet de reformater notre disque dur, cela fait un bien fou. Et on a intérêt à se préparer car ça va chauffer, ça va tanguer en 2024. On va voyager à en avoir le tournis avec des élections dans 77 pays du globe, du jamais vu. Le polar et le roman noir, dans ce contexte, vont devenir plus utiles que jamais. Rien de tel que les romans noirs américains publiés par Gallmeister, par exemple, pour comprendre l'incroyable essor de Donald Trump dans les sondages alors que l'ex-président est sous le coup de plusieurs affaires judiciaires et représente un vrai danger pour l'équilibre du monde. Il faut lire ci-dessous l'interview que nous a accordée le fondateur et patron de la maison d'édition, elle est pleine d'enseignements pour les mois qui s'annoncent. 
Autre formidable initiative, ce Tour du monde en polars que nous propose les éditions du Masque avec une collection de poches constituée de classiques de son catalogue remis au goût du jour. A chaque continent, voire pays, son petit polar en poche. C'est ainsi qu'avec le Londres de Ruth Rendell dans Regent's Park, on plonge dans le quotidien des sans-abri aux portes de Westminster. On s'envole pour Pékin avec Beijing blues de Charlotte Cahné qui nous immerge dans le milieu des indics et des drogués ou à San Francisco avec Mort à Frisco, de Michael Nava qui a créé le premier avocat détective homosexuel (lire la critique ci-dessous). Vous pourrez (re)découvrir aussi tout au long de l'année Salades grecques de Simon Brett, Rendez-vous à Bagdad d'Agatha Christie ou Boy Dakar, de Laurence Gavron. Ces livres ne sont pas chers (8 à 10 euros), ils se glissent dans la poche et nous embarquent loin, what else?
A très vite, pour de nouvelles aventures, chère lectrice, cher lecteur. Et surtout, très bonne année, malgré tous les périls qui nous guettent. Que dit Oliver Gallmeister déjà ? «On peut changer le monde par la littérature.» On y croit!

Alexandra Schwartzbrod
Directrice adjointe de la rédaction 

 
 
 
 

Oliver Gallmeister : «La littérature nous apprend à être plus humains»

Pour l’éditeur, qui fêtera en 2025 les 20 ans de la maison qui porte son nom, les lecteurs aiment de plus en plus les fictions qui les font sortir du temps présent.
Vous pensez toujours que littératures noire et blanche se confondent?
Oui, la définition des genres en littérature est artificielle. Elle est surtout utile pour qu’on puisse se repérer dans les librairies. Pour moi, il n’y a que les bons livres et les mauvais livres. [...] Le roman noir est avant tout un roman de critique sociale et de questionnement moral. Or nous vivons une époque où les frontières morales sont brouillées, une époque amorale où les questions sociales passent au second plan, en partie parce que les questions climatiques et scientifiques sont si importantes qu’elles éclipsent le reste. Beaucoup de jeunes semblent plus attirés par la SF que par le roman noir, ils ne savent pas qui sont Raymond Chandler, James Ellroy ou Dennis Lehane. Il y a un mouvement paradoxal : nous vivons une époque où les inégalités n’ont jamais été aussi importantes, où les questions morales sont innombrables sur tous les sujets (migrants, SDF, IA, etc.) et pourtant, c’est comme si les lecteurs voulaient prendre la fuite, ils ne veulent pas être confrontés au réel. C’est valable pour les lecteurs mais aussi pour les écrivains. Je vois de moins en moins passer de «vrais» romans noirs, selon les canons du genre, je vois plutôt des romans qui se placent à la croisée des genres, mélangeant le noir avec du fantastique ou de l’horreur. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose : les genres littéraires aussi évoluent.
Recueilli par A.S.

 

Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté

En 1980, le philosophe tue son épouse dans les locaux de l’Ecole normale supérieure. La notoriété de l’assassin, ainsi que son état psychiatrique, ont largement éclipsé une partie de l’histoire : ce meurtre était un féminicide. Johanna Luyssen

Photo : archives Louis Althusser. IMEC

 

Quand religion et prostitution s'entremêlent

Avec son nouveau roman, Stella et l'Amérique (Finitude), Joseph Incardona s’amuse à faire des miracles avec une sainte prostituée que ne renierait pas Quentin Tarantino. L'auteur italo-suisse est décidément un sentimental qui prône le triomphe de l’amour sur la religion et le dogme. Christine Ferniot 

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Avec Qui après nous vivrez (Rivages noir), le romancier nous plonge dans un monde post-apocalyptique que seules les femmes auront peut-être la possibilité de sauver. Accrochez-vous, c'est terrifiant. Ch. F.

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Photo : Flore-Aël / Surun / Tendance floue

 

Chris Offutt, blessures de guerre et nuit violente

Dans les Fils de Shifty (Gallmeister), deuxième volume d’une trilogie policière basée au cœur du Kentucky, l’auteur américain raconte la nature avec une ferveur amoureuse. Ch. F.

Photo : Kannan Sundaram / iStockphoto. Getty Images

 
 

Happy Doll, dit Hank, est un héros plein d'humour qui ne se prend pas au sérieux et à qui il arrive des tas d'histoires abracadabrantes. Dans Il s'appelait Doll (éditions Joëlle Losfeld), un roman noir qui emprunte ouvertement aux hardboiled des années 30, l’Américain Jonathan Ames nous entraîne dans une course-poursuite jubilatoire. A.S.

Photo : David Wall/Getty Images

 

«Chaque fois qu'on me demande de parler de la littérature du sud des Etats-Unis, je finis immanquablement par m'appuyer sur une citation de Flannery O'Connor: "Le Sud est, sinon centré sur le Christ, du moins hanté par lui." Ce mot, "hanté", est la véritable clé, car, en tant que gens du Sud, nous avons tous grandi entourés de fantômes.»

Le sang des innocents, S.A. Cosby (traduit par Pierre Szczeciner), Sonatine, à paraître le 11 janvier 2024

 

Les années 80 et la communauté gay de Frisco

Excellente initiative que cette réédition de Mort à Frisco (le Masque) signée du californien Michael Nava. Premier volume d’une série de neuf avec l’avocat Henry Rios, ce roman décrit finement les années 80, la communauté gay de la Côte Ouest, la lente évolution des mœurs, à travers des enquêtes menées par un homme de loi convaincu, batailleur, militant de la cause homosexuelle. Michael Nava (lui-même avocat) décrit la bonne société et ses principes à travers le destin d’un client d’Henry Rios, le très beau Hugh Paris, qui appartient à une famille richissime et homophobe. L’enquête est bien menée mais c’est surtout l’atmosphère d’une époque et d’une cité qu’on retient au moment où le sida et la drogue commençaient à faire des ravages. Ch. F.

Mort à Frisco, Michael Nava, (traduit par Pascal Loubet), le Masque, 270p., 8,90€


 

 

Les vœux de la Bibliothèque des littératures policières

C'est un endroit unique en Europe: si vous ne le connaissez pas encore, courez-y. Cachée derrière une caserne de pompiers dans le 5e arrondissement de Paris, la Bibliothèque des littératures policières, plus couramment appelée Bilipo, propose à la fois un fonds de fiction (romans policier et d’espionnage) en français et en langues étrangères et un fonds d’ouvrages de référence sur la criminologie, la criminalistique, les affaires criminelles, la police et la justice. Une mine d'or. A.S.

 

Richard Fleischer à la Cinémathèque : serial qui leurre

De 1946 à 1989, le réalisateur américain a créé une œuvre d’une inventivité et d’une noirceur éblouissantes. La cinémathèque consacre une rétrospective au brillant portraitiste d’un pays dysfonctionnel. Nathalie Dray

 

Sur Netflix, un chirurgien qui vous veut du mal

La plateforme diffuse une série-documentaire sur un spécialiste de la chirurgie thoracique italien supposément génial pionnier. En réalité escroc sans éthique, il fait froid dans le dos. Sabrina Champenois

 

813

Au menu de ce premier numéro de l'année, un dossier passionnant sur le polar venu de l'Est. Avec une interview de l'éditrice Nadège Agullo et des articles sur le slovaque Arpad Soltèsz, les polonais Jakub Szamalek et Jakub Zulczyk, et le croate Jurica Pavicic.
Et aussi une nouvelle de Yann Lespoux, auteur de Pour mourir, le monde (Agullo).

 
 
 
 
 

Une newsletter bimensuelle réalisée par Alexandra Schwartzbrod

Avec Nathalie Dray, Christine Ferniot, Sabrina Champenois et Johanna Luyssen

Documentation: Bénédicte Dumont et Claudine Mamy

Conception graphique: Christelle Causse et Jean-Charles Thébaud

Editing photo: Laure Troussière

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