Des nouvelles de Pascal Dessaint
Une couleuvre verte et jaune
Le lotissement a ses maisons et ses habitants. Sur les trottoirs, des racines de cerisiers et une couleuvre qui se promène. La vilaine bête. Pour la tondeuse, c'est non.
L'étroit
Tous de dormir dans un lit. Mais dans un lit qui rétrécit. Chaque jour, des centimètres fichent le camp. Si ça continue, je vais dormir par terre.
Sacrés éléphants
Chez Arthur, une terrasse, quelques fleurs et un nichoir. En Inde, les éléphants passent en Chine. Les oiseaux, eux, changent bien difficilement de maison.
La banalité de l'écrivain
Charles et Margot se prennent la tête. Hier, il a écrit : ça n'a pas d'importance, c'est demain la vérité. Est-ce Margot la vérité et l'inspiration ?
La noix roule parfois loin de l'arbre
Amandine est dans un morceau du monde. Ici des oiseaux, des noyers. Un fusil prend place sur le chemin des noix. Amandine en a un sac plein. Le fusil dit que le sac n'est pas à sa place.
La peur de l'inconnu
Valentin lève la tête et regarde les étoiles, certaines sont alignées. La trace de l'homme. La terre est devenue une poubelle. L'avenir va-t-il copier la planète qu'on assassine ?
Lettre à un vieux naturaliste
La terre est au bout du monde. Ce qui est fait aujourd'hui, c'est le chacun pour soi. Prendre son jardin comme exemple. Les exemples manquent.
Du monde à la maison
L'endroit principal, c'est le lombric comme acteur. Des vers de terre habitent là. Les repas ne sont pas chers, une pelure de carotte, un morceau d'oignon. La nuit, le voyage. Et le matin, le repos dans le salon.
Aimer les oiseaux c'est pas toujours bon pour le moral
J'aime les oiseaux et Buffon m'a beaucoup aidé. Quoi de mieux qu'un nichoir perché dans le jardin. D'autres préfèrent le congélateur. Et dans mille ans ?
Une bonne promo
Quand un frelon tue une guêpe... Deux amis sont autour d'une table et assistent au meurtre. L'un deux dit : c'est dans l'ordre des choses. Et cet enfoiré de Jêrome est lui aussi devenu une chose.
Robin dans les bois
Un policier est devant des vêtement de femme, petite culotte comprise. Mais où est- elle cette baigneuse, dans cette eau froide ? Le policier en fait un ronron bien court. La faute à cette femme ?
Le malheur prend son temps
Ils pèsent lourd tous les deux. Les sacs en rajoutent. La rivière est bien gelée. Le chemin est bien long, le froid leur dit des bêtises. Et si les branches faisaient un feu ...
Écrire feel-good
Son niveau de vie est égal à son écriture. Sa chérie lui demande de mettre l'accélérateur sur son stylo. Faut-il en rajouter aux malheurs du monde ? Les contraires se dessinent et la montagne est de mauvaise humeur.
Un besoin de consolation
Garance s'est perdue dans le pays immense. Les oiseaux la rassurent. Le bruit des vallées lui disent le contraire. Où devrait-elle aller ?
Sous l’œil du renard
Mathias arrête sa voiture, un renard le regarde et l'animal comprend aisément ce qu'il voit. Sa pensée va vers Judith. Et puis le bruit d'une voiture.
Un dernier fil
Le documentaire sur les oiseaux fait pleurer Franck. Jany lui prend la main et ne lui dit pas la vérité. Elle préfère ouvrir les rideaux. C'est pire que la télé.
Le temps qui passe
Il vieillit, les autres aussi, les souvenirs se perdent. Est-ce mon tour ? Demain ou bien plus loin.
Hors du bitume
Le bus traverse du béton. Il descend là où la terre prend place et décide de mettre les pieds là où personne ne va jamais. Chez lui, ce n'est pas bien loin.
Hommage à Depardon
Marie-Solange et Lucien, c'est le genre camping-car. Les dunes leurs plaisent. Là, tout près, un jeune homme les regarde, la parole se met en route. Vincent, c'est la photo. Le mieux, ce serait demain matin. On est déjà le soir. C'est l'heure de dormir. Vincent fouille la cuisine. Même le pot de farine.
Solal et l'écureuil roux
Il arrivait tôt le matin et faisait un peu de sport. Il se mettait sur le bord de la fenêtre. Il était au plus près de Solal. Lui était assis. Lequel distrayait l'autre ?
L'effarvate est grande bavarde
Cyril avait choisi. Une crise cardiaque plutôt qu'une saloperie qui prend son temps. Marie l'emmène dans le marais, lui, le naturaliste-amoureux des oiseaux. Est-ce son dernier plaisir ?
Le Malheur prend son temps. Pascal Dessaint. Ed. La déviation ; février 2024