Bonaventura
Notre ami Miche Barouh a lu pour vous Bonaventura de Thierry Aguila, L'Écailler.
Marseille, le Port.
Deux groupes de gros bras se font face. La situation est tendue, elle oppose des dockers à une équipe de déménageurs. Ces derniers sont spécialisés dans le transport de pianos et s’apprêtent à charger sur le pont d'un navire de croisière l'instrument de concert qui leur a été confié. Les dockers sont catégoriques, eux seuls sont habilités à effectuer les opérations de manutention sur le port. Les deux groupes sont prêts à en découdre.
L’arrivée sur les lieux de Ventura, docker chef d’équipe expérimenté et respecté, permet d’éviter le pire. La confrontation n’aura pas lieu. Une nouvelle fois les droits des dockers seront respectés. Mais pour combien de temps encore ?
Marseille quartiers Nord.
Un commando armé prend pour cible les clients d’un snack. Des échanges de coups de feu s’en suivent. Avant de tomber sous les balles des assaillants, le gérant riposte et parvient à en abattre deux. Son unique client réussit à se mettre à l’abri. Il n’est que légèrement blessé. Le troisième membre du commando, blessé lui aussi, s’enfuit abandonnant sur place ses complices.
De retour chez lui, après une rude journée de labeur, Ventura, se retrouve dans son garage sous la menace d’un individu tenant une arme de poing. Qui est-il ? Comment est-il arrivé ici ? Pourquoi le menace-t-il ? Un étrange face à face se met en place.
D’un côté un jeune, arrogant, menaçant, odieux et capricieux. Il est blessé. De l’autre Ventura, bientôt retraité, qui une fois rentré à la maison, n’a qu’une envie retrouver son épouse et sa paisible vie de famille. Il n’a pas l’habitude de s’en laisser compter mais il va devoir composer pour protéger les siens.
Ce polar raconte le temps qui passe, le monde qui change, celui du travail comme celui du banditisme. Avec la génération de dockers qui partent à la retraite c’est toute une histoire de la ville et du port qui s’achève. Malgré les progrès techniques le travail reste pénible, dur et dangereux et la solidarité toujours aussi inébranlable. C’est un bel hommage teinté d’une pointe de nostalgie que Thierry Aguila rend à cette corporation.
Honneur, trahison et vengeance servent de support à l’intrigue dont l’action se déroule, l’hiver, la nuit, dans les quartiers Nord de Marseille. Tout comme Philippe Carrese, son complice aujourd’hui décédé, Thierry Aguila possède une parfaite connaissance de la ville, un de ses sujets favoris en tant que scénariste et réalisateur. Il la sent, il la vit. Son parler marseillais sonne juste. Le réalisme de certaines scènes, le ballet des containers dans le ciel, la séquence de planque des jeunes à bord de leur gros SUV noir aux vitres teintées, donne une dimension supplémentaire au récit.
Bonaventura est à l’origine le scénario d’un film qui n’a pu être produit. Thierry Aguila en a fait un excellent polar qui respecte les codes du genre. Sa lecture est agréable, vivante et montre Marseille sous un angle original, loin des clichés habituels.
La quatrième de couverture
Un soir en rentrant du travail, Ventura, docker marseillais sans histoires, découvre un étrange personnage planqué dans le garage de sa maison. Un jeune voyou d`une vingtaine d`années, armé d`un flingue et blessé au genou à la suite d`un violent règlement de comptes dans les quartiers Nord. Le jeune homme, Pierre-Marie, demande l`hospitalité à Ventura. Parce qu`il est Corse, comme lui, mais surtout parce que Ventura est son oncle. Le docker accepte à contrecoeur d`héberger Pierre-Marie le temps que ses "amis" l`exfiltrent vers la Corse. Une question d`heure. Mais les choses se révèlent plus compliquées que prévu car les "amis" du jeune voyou tentent de se débarrasser de lui. Bonaventura est un "polar" haletant sur Marseille et la criminalité des quartiers, loin des clichés du genre et des poncifs sur la cité phocéenne.