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Publié par blog813

Suite Noire, Horace Mc Coy
Après  Huitième Section de Marc Trévidic, c'est au tour de Un linceul n’a pas de poches. Ce roman d’Horace McCoy illustre parfaitement le projet éditorial de Stéfanie Delestré. La directrice de la Série Noire souhaite en particulier valoriser les titres les plus emblématiques du catalogue par le biais d’une réédition soignée et respectueuse de l’œuvre originale.
 
Quatrième titre publié en 1946, c’est aussi le premier roman américain traduit dans la collection. Pour célébrer les 80 ans de la Série Noire, cette réédition de 2025 propose la version originale, avant les modifications et suppressions faites lors de la première édition française.
La traduction de Sabine Berritz et Marcel Duhamel a été revue par Michael Belano. En préface, Benoît Tadié, traducteur et spécialiste du polar, remet le roman dans son contexte historique, les années 1930 aux USA.  La couverture reprend l’identité visuelle des premières éditions. 
Dans Le roman policier d’Edgard Poe à la Série Noire*, Boileau-Narcejac, reproduisent l'avertissement de Marcel Duhamel sur la jaquette des premiers livres publiés à partir de 1945 :
« Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la « Série Noire » ne peuvent pas sans danger être mis dans toutes les mains. L’amateur d’énigmes à la Sherlock Holmes n’y trouvera pas souvent son compte. L’optimisme systématique non plus. L’immoralité, admise en général dans ce genre d’ouvrages, uniquement pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle, y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire que l’amoralité tout court. L’esprit en est rarement conformiste ? On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu’ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère ? Parfois, il n’y a pas de mystère. Et quelquefois même pas de détective du tout. Mais alors ?...
Alors, il reste de l’action, de l’angoisse, de la violence - sous toutes ses formes et plus particulièrement les plus honnies - du tabassage et du massacre. Comme dans les bons films, les états d’âme se traduisent par des gestes et les lecteurs friands de littérature introspective devront se livrer à la gymnastique inverse. Il y a aussi de l’amour - préférablement bestial – de la passion désordonnée, de la haine sans merci, tous les sentiments qui, dans une société policée, ne sont censés avoir cours que tout à fait exceptionnellement, mais qui sont ici monnaie courante et sont parfois exprimés dans une langue fort peu académique mais où domine, toujours, rose ou noir, l’humour. »
quelques pages plus loin les auteurs soulignent que « Malheureusement, les thèmes du roman noir sont monotones »  et notent que    « Souvent ces romans fournissent une remarquable documentation sur la vie quotidienne aux USA et l’historien qui étudiera dans cent ans la société américaine trouvera dans la « Série Noire », une multitude de traits de mœurs, de faits divers, d’observations sur la vie dans les grandes villes, des campagnes qu’on chercherait vainement ailleurs ».
La lecture de roman d’Horace McCoy confirme ce qu’avançait Marcel Duhamel et rejoint l’intuition de Boileau-Narcejac. Ce projet éditorial est un joli cadeau fait aux amateurs de polars.   
*Quarante ans de suspens, Boileau-Narcejac,  tome 2 de l’intégrale réalisée par Francis Lacassin chez Bouquins octobre 1988
4ème de couverture
Mike Dolan démissionne avec fracas du journal qui l’employait le jour où, une nouvelle fois, son rédacteur en chef lui refuse un article dénonçant la corruption dans le monde du base-ball. Avec deux amis, Dolan monte le Cosmopolite. Leur devise : intégrité, impartialité et indépendance. Ils s’engagent alors dans une guerre contre la collusion des édiles locaux.
Scandale après scandale, tandis que leurs adversaires tentent de les amadouer ou de les effrayer, l’attitude de Dolan se radicalise : plutôt mourir que renoncer ! Même lorsqu’il s’agit d’aller fureter du côté des Croisés, ces émules du Ku Klux Klan.
Les premières pages dont la très intéressante préface sont sur le site de Gallimard podcast :
 Le podcast "Le monde d'Horace McCoy : de la désespérance considérée comme un des Beaux-arts proposé par  François Angelier dans son émission  Mauvais Genres permet d'en savoir plus sur cet auteur. (cf. infra)
Michel 126
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