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Publié par blog813

​Disparition d'Alessio Viola
Gérard Lecas, son traducteur nous a fait parvenir
cette info et cette très belle traduction

Je viens d’apprendre la disparition d’Alessio Viola. Il était l’auteur d’un roman chez Rivages L’Homme qui ne dormait pas, passé beaucoup trop inaperçu, non pas parce que j’en étais le traducteur mais parce qu’il faisait avec une rare authenticité la peinture de la délinquance mafieuse dans le sud de l’Italie. Depuis, c’était mon ami. Putain de cancer. Juste avant sa mort, il a mis un poème sur sa page Facebook. Je l’ai traduit, comme j’ai pu, en souvenir, mais très dur de traduire la poésie. Aucune importance après tout.

         À présent nous voilà peu à peu sur le départ,

Vers cette contrée où règnent la joie et la quiétude.
Peut-être que moi aussi je vais bientôt devoir préparer
ma dépouille mortelle pour le grand voyage.
Chères forêts de bouleaux !
Toi la terre ! Et vous les sables des plaines !
Devant cette multitude en partance
Je n'ai pas la force de cacher ma mélancolie.
J'ai trop aimé en ce monde
tout ce qui habille l'âme de chair.
Paix aux arbres qui, en étendant leurs rameaux,
se sont reflétés dans les eaux rougeâtres.
Beaucoup de pensées méditées en silence,
beaucoup de chansons écrites en moi.
Heureux je suis sur cette terre sombre
de ce que j'ai respiré et vécu.
Content d'avoir embrassé des femmes,
marché au milieu des fleurs, de m'être roulé dans l'herbe,
de ne jamais avoir frappé
les bêtes, nos frères mineurs.
Je sais que là-bas les buissons ne fleurissent pas,
L'épi de seigle au long cou ne bruisse plus dans le vent.
Par conséquent devant ces foules sur le départ
J'éprouve toujours un frisson.
Je sais qu'elles ne seront plus dans cette contrée
ces campagnes blondes perdues dans le brouillard.
Voilà pourquoi j'aime les hommes
qui vivent avec moi sur cette terre.
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L
Bouleversant ce poème. Merci de l'avoir partagé.<br /> <br /> Lydie BERLAND.
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B
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