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Publié par blog813

Marie Vindy en 2017, photo de Jacques Lerognon

Marie Vindy en 2017, photo de Jacques Lerognon

Une bien belle personne.

Marie, elle avait ce regard-là quand elle s’adressait à ses lecteurs ou à toute autre personne, un regard franc, ouvert vers l’autre. Tous les autres. Son sourire aussi, généreux, plein de bonté. Marie, c’était aussi un sacré caractère, les valeurs humanistes, il ne fallait pas les dévoyer, sinon…

Comme c’est dur de parler à l’imparfait !

Petit retour en arrière sur son parcours suivi d’une très belle lettre à elle adressée par Thierry Loew.

 

Marie Vindy a toujours eu une âme d’artiste : ainsi a-t-elle fait ses études aux beaux-arts et  commença une carrière comme professeur d’Arts Plastiques. En 2004, c’est le grand changement, elle publie son premier roman Mektoub. Elle en écrira 14 où, souvent, les femmes sont les personnages principaux — elle regrettera d’ailleurs que ce mot de personnage soit masculin ! On citera Justice soit-elle, roman paru chez Plon en 2017, inspiré par une histoire sordide, l’assassinat de douze jeunes filles en Bourgogne. Elle fut aussi chroniqueuse judiciaire, puisant là moult idées pour ses récits.

Marie Vindy était avant tout une battante, une militante de la cause des femmes, présidente depuis une dizaine d’années du collectif Solidarité femmes 21, qui aide et propose du soutien aux femmes victimes de violences.

Engagée aussi pour défendre le polar, elle fut à l’origine des apéros polar à Dijon qui accueillit, en partenariat avec 813, des écrivains comme Stéphane Michaka ou Marin Ledun.

Depuis plusieurs années, elle organisait avec les médiathèques de Dijon un événement original les « plaidoiries pour un polar », évènement incontournable du festival littéraire Clameurs : des romans policiers tour à tour accusés de tous les maux par un bâtonnier puis défendus par de jeunes avocats, exercice d’éloquence pétri d’humour.

Marie Vindy eut ainsi plusieurs vies, et elle  a mis dans chacune une énergie et un humanisme que tous remarquaient et appréciaient. 

Marie Vindy avait 51ans, putain, c’est pas un âge pour disparaitre.

Corinne Naidet

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Très chère Marie,

J’ai appris la nouvelle de ton décès jeudi, et tout à coup plus rien n'eut de saveur, le jour ne fut plus le même. Je ne me souviens plus quand nous nous sommes rencontrés, lequel de nous deux est venu vers l'autre, toi, tu écrivais des romans, et moi avec quelques ami-e-s nous organisions un festival du polar, nos routes allaient de toute façon se croiser, se rencontrer. Je me souviens être venu chez toi à Dijon, te rencontrer et t'inviter à notre festival. Besançon résonnait en toi, tu y avais fait des études aux Beaux-Arts, et tu gardais pour cette ville une grande tendresse, moi, j'avais quitté Dijon, n'y trouvant plus cette excitation qui anime nos vies.

Tu es venue souvent à ce salon, invitée ou non, en voisine, en amie, et ce fut toujours de beaux et forts moments. Nous avions tant de choses en commun, celui par exemple de ne pas être indifférent au sort des autres, ces combats que tu as menés, qui dépassent la littérature, ceux de la vraie vie. Surement que le roman fut un havre pour toi, un îlot auquel se rattacher surement qu'écrire t'a permis de prendre de la hauteur, hauteur de femme, auteure tout court.

Moi, c'est de la femme belle, souriante, grave, réfléchie, engagée, drôle, pleine de projets, humaine, dont je me souviendrai, il me suffira alors d'ouvrir un de tes romans Marie, de le parcourir pour que tous ces moments passés ensemble ressurgissent.

Thierry Loew

Président du festival des littératures policières, noires et sociales de Besançon

Tous à 813, nous avons été touchés par le décès de Marie Vindy.
J'ai souhaité vous offrir une photo que j'ai prise en 2007 lors d'un repas 813 du samedi soir. Elle date de ma première rencontre avec Marie. Il y a seize ans, au Mans, elle avait 35 ans. Même si elle n'a pas toutes les qualités, c'est l'hommage personnel que je voulais lui rendre. C'est ce jour-là qu'elle m'a confié un petit livre rouge qu'elle avait publié. Il y était question de chevaux, qu'elle adorait.
Boris le Facteur.

 

Extraits de nos échanges sur la liste 813; après que Corinne nous a annoncé la nouvelle qui m'était déjà parvenue par Pierre Faverolle.

Thierry Caquais


Quelle tristesse !!
J'ai croisé Marie à plusieurs reprises et l'avait interviewé une fois dans le cadre d'un festival. Je garderai en tête son sourire, sa gentillesse mais aussi son exigence (pour elle-même, pour son écriture), et son indignation et ses combats face aux injustices (celles qui concernaient les femmes, en particulier). Quelle sale nouvelle...

Thierry


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Ida Mesplede

Triste, bien triste d’apprendre cette nouvelle. J’avais beaucoup d’estime pour la femme et l’autrice. La revue saura très certainement parler de Marie, de ses livres et de ses combats. Ida


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Hervé Delouche

C'est une nouvelle qui m'attriste aussi beaucoup.
Comme l'indique Corinne, Marie Vindy avait été à l'origine des "Apéro-polar" de Dijon, au début des années 2010, un partenariat entre l'Athénéum de l'Université de Bourgogne, représenté par Béatrice Hanin, et l'association 813 que je présidais.
Nous avions eu le plaisir d'y organiser des rencontres avec Caryl, Férey, Ingrid Astier, Stéphane Michaka, Pascal Dessaint, Marin Ledun...
Et j'avais été très heureux de la présenter, en tant qu'autrice, aux amateurs de polar dijonnais. Au revoir, Marie.


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Roland SADAUNE

Mauvaise nouvelle, en effet. J'ai eu la chance de côtoyer Marie Vindy début 2000, alors que je faisais partie du bureau 813. C'est fort triste... Roland Sadaune 90.

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Jeanne Guyon

Bonjour à tous
Merci Boris de m’avoir mise dans la boucle. Je suis très attristée par cette nouvelle. Sans avoir beaucoup connu Marie, les brèves rencontres ont suffi à brosser le portrait d’une personne aux grandes qualités humaines, ce qu’elle a prouvé à maintes reprises.
La revue lui rendra bien sûr hommage.
Toutes mes pensées à ses proches.
Amitiés.
Jeanne

 

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