Les pépins, c'est mes oignons*
Cher(e)s ami(e)s du Noir,
Le Téléfilm Noir HBO Embrouille à Poodle Spring (1998) du réalisateur américain Bob Rafelson (Le Facteur sonne toujours deux fois avec J. Lange), avec la très belle Dina Meyer (Innocence volée) et feu le très grand James Caan (Le Parrain) est une nouvelle aventure du détective privé, Philip Marlowe, adapté du dernier roman inachevé de Raymond Chandler (1959) et terminé en 1990 par un autre écrivain sous le titre français Marlowe emménage.
Ici, James Caan endosse la panoplie de Marlowe : costume et cravate noirs, cigarettes (il pactise même avec un gun-man venu ‘l’accompagner’ pour avoir du feu pour sa cigarette, dans une scène très drôle du film) et alcools forts. Bien sûr, le thème musical principal est jazzy (trompette). Et dès le générique, le mythe est posé : flingue, ventilateur (Los Angeles), briquet et cigarettes.
L’histoire se déroule alors dans les années 60, après ses heures de gloire, Marlowe est marié à une jeune fille de promoteur, qui n’a jamais travaillé. Elle veut qu’ils s’installent à Poodle Springs (avec grande villa et piscine) mais les cadavres s’accumulent dans cette ville (d’où le titre, tout en sachant que tout est propre à Poodle Springs avec ici le nom d’un caniche ridicule).
L’affaire, comme toujours chez Chandler, est complexe et Marlowe entre bastons, escortes chez les caïds et nombreuses pistes, arrivera au bout de cet imbroglio entre vengeances, blessures et corruption.
La dernière séquence sera une clôture textuelle de la première : gros plan sur des pieds à talons hauts et robe moulante qui montent l’escalier menant au bureau de Marlowe, petit et modeste, et c'est l’Amour qui triomphera.
À noter un petit plan où Marlowe s’endort en regardant la télé qui diffuse un reportage sur les Kennedy, avec un livre sur la table (un roman de Chandler avec Bogart sur la couverture ?).
Amicalement,
Marc Andriot,
Romancier Graphique du Néo-Noir
* citation d'un titre français (années 50) pour traduire le roman de Chandler Trouble is my buisiness. (note du Facteur)