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Publié par blog813

Festival de cinéma de La Rochelle, c'est déjà commencé
Notre Jeanne Guyon sera à la Rochelle pour ce grand évènement. Comme tous les ans, elle apprécie d'en faire une présentation pour le blog et le Facebook de notre association. Son message, précision, cet article est mis en ligne alors que le festival est commencé depuis hier, 27 juin.

LA ROCHELLE, C’EST PARTI !

 

CE SOIR s’ouvre la 53e édition du FEMA, le festival international du film de La Rochelle, rendez-vous estival incontournable pour les cinéphiles et dont nous vous entretenons chaque année.

Outre les nombreuses avant-premières (ce soir les festivaliers pourront découvrir le nouveau film de Rebecca Zlotowski), parmi lesquelles nous attendons beaucoup de Dossier 137 de Dominik Moll, de Sukkvan Island adapté du roman de David Vann, Sirât d’Oliver Laxe et Valeur sentimentale de Joachim Trier, distingués à Cannes, nous sommes heureux de voir qu’est reconduite l’une de nos sections préférées : « Au cœur du doc », consacrée au film documentaire. Grande richesse de cette sélection, avec en particulier Ukraine, la guerre ordinaire d’Olha Zhurba. D’une guerre à l’autre — le monde ressemble plus que jamais à un roman noir —, le festival a décidé de consacrer un ensemble de sept films au cinéma palestinien. À découvrir absolument.

Le noir sera magnifiquement représenté cette année par un maître et connaisseur du genre : Claude Chabrol. Oui, une évidence, mais nombre des films de la première partie de sa carrière n’étaient hélas plus visibles. C’est aujourd’hui de nouveau possible et à La Rochelle sur grand écran : nous allons nous régaler. Sur les presque 60 longs métrages de « Chacha », 12 seront projetés, dont les chefs-d’œuvre Le Boucher, Que la bête meure, Les Bonnes Femmes, Le Beau Serge… L’occasion de confirmer, s’il en était besoin, que Chabrol a su magistralement allier le cinéma grand public et le film d’auteur.

Du noir, il y en a, à doses plus ou moins grandes dans le cinéma de Pedro Almodovar, auquel le festival rend (enfin !) hommage. Bien au-delà du cliché de l’enfant terrible de la Movida et des décors éclatants de couleurs saturées, il y a chez le cinéaste espagnol une maestria des scénarios, du montage et une puissance narrative qui forcent l’admiration. Une façon de creuser les abîmes de notre condition humaine, une profondeur émotionnelle au bord du pathos sans jamais y sombrer. Une œuvre à la cohérence parfaite, qui se tisse dans la continuité sans se répéter. Un grand bonheur en perspective.

C’est une habitude, les femmes sont à l’honneur à La Rochelle, il suffit de feuilleter l’album des superbes affiches de Stanislas Bouvier. Cette année ne fait pas exception : deux grandes dames du cinéma vont nous enchanter pendant cette semaine, Barbara Stanwyck (chers amis cinéphiles et polardeux, vous avez aussitôt en tête son inoubliable présence dans Assurance sur la mort) et Jodie Foster, lors de la traditionnelle « journée avec ». Qui n’a pas envie de revoir sur un grand écran Le Silence des agneaux ? Ou Taxi Driver ?

Revoir, c’est un credo du cinéphile aguerri, mais pour nombre d’entre nous, c’est aussi voir, des films du passé qu’on a jamais vus. Les programmateurs du FEMA, jamais à court d’idées, ont eu celle de s’intéresser à des films marquants de l’année 1975. Il y a cinquante ans déjà, et sur les écrans, on pouvait regarder Un après-midi de chien de Sidney Lumet ou se réjouir de la Palme d’or attribuée à Chronique des années de braises, film puissant, proposé en version restaurée dans la section Cannes Classic cette année. On pouvait aussi rester dérouté, absorbé, envoûté par Profession reporter, l’un des chefs-d’œuvre d’Antonioni. L’envoûtement sera au rendez-vous le 1er juillet à 16h30 et notre ami Christian Roux, bien connu pour ses romans noirs (et récompensé par l’un de nos Trophées), sera dans la salle, derrière ses claviers, pour nous proposer un ciné-concert exceptionnel. Une partition qu’il a spécialement créée pour ce film (presque) dépourvu de musique.

La musique tient toujours une place importante pendant le festival, entre les ciné concerts, les séances musicales et les « leçons de musique ». C’est d’ailleurs en musique que s’achèvera cette 53e édition. De La Rochelle à Rochefort, il n’y a qu’un pas… de danse. Le film de clôture, vous l’avez deviné, sera Les Demoiselles de Rochefort mais en version karaoké pour rire et chanter, penser à Michel Legrand et se consoler de la fin du festival.

Saluons donc une édition toujours aussi riche et variée (on ne vous a pas tout dit !). Aucune fausse note dans cette partition. Si bémols il y a (cette année, la clôture se fera un jour plus tôt que d’habitude) ils ne sont pas le fait de l’équipe organisatrice qui se décarcasse pendant un an pour que chaque année brillent les écrans argentés. Mais, il faut le dire et le redire, la « culture » — ce terme générique qui recouvre en fait tant de choses, aussi bien au niveau des pratiques de création que des habitudes des publics — est en danger depuis plusieurs années. Une proie tellement facile, la culture. La violence des coupes budgétaires voire de la disparition pure et simple des aides et subventions s’est abattue sur notre pays comme un ouragan. Le FEMA, malgré un succès qui ne se dément pas, a vu sa dotation départementale baisser de plus de 50% sur deux ans. No comment.

Remercions donc sa vaillante équipe d’avoir tenu le cap sur cette mer agitée.

 

Sam

 

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