Panier de Jeanne
Pas de marché, pas de panier
… même pas un caddie, de celui que traînent les mémères à chienchien entre les étals des forains sur un marché fleurant la poissonnerie et le chou fleur…
Un diable… ça me va bien. Mais un diable couvert de cartons, horreur, mes bibliothèques éclatées, mes chers livres dispersés, et je m’accroche au clavier qu’un homme en salopette veut débrancher…
Alors, pas de panier, pas de lecture attentive des blogs des passionnés qui me pardonneront en songeant à l’apocalypse lente que je vis cette semaine (et la prochaine car c’est long ces affaires-là).
A la place, je propose une liste, celle des chroniques que je n’ai pas écrites ces derniers jours autrement que dans ma tête.
Échanges, Danielle Thiéry, chez Versilio (2014) où l’on retrouve sa commissaire fétiche, Edwige Marion, ressuscitée d’entre les morts ou quasi, qu’une balle dans la tête a fortement ébranlée. Jeux de miroirs, réalité, fantasme, intuition et travail de fourmis… De beaux personnages, une intrigue de qualité, Danielle Thiéry fidèle à elle-même.
La Traque de la Musaraigne, Florent Couao-Zotti, Jigal Polar (2014) nous emmène en Afrique, celle des pistes en latérite pleine de trou (baignoires à hippopotame, nid de crocodiles, bassines…) avec un langage fleuri porteur des parfums, des épices de ce continent. Ses misères et ses folies, au travers des mésaventures d’un Breton qui a cru pouvoir les affronter sans souci. Un roman « authentique » attachant jusque dans ses maladresses un peu foutraques.
Le Don d’Hélène, Gérard Pussey, Éditions Lajouanie (2014) nous offre une province digne de Chabrol ; la bourgeoisie y cultive ses étroitesses et son standing, quoi qu’il en coûte. La shampooineuse qui rêvait d’ascension sociale va payer une note très élevée. Décalé, le téléphone portable choque tant cela fleure la France des années cinquante. Pas polar mais presque… ou polar mais pas que, slogan de cette maison.
Le Hors-Série du Monde sur le Polar.
Pardon, mais Bof. Oui, on y rencontre de belles gens et des amis et enfin, on leur offre l’éclairage qu’ils méritent : Hervé Delouche, Caroline Masson, Marie-Caroline Aubert, et pardon à tous ceux que je ne cite pas, je ne les oublie pas, ils sont le sel de notre commune passion. Bof, et c’est méchant, parce que simplement, la littérature noire que nous aimons se banalisant, une institution comme le Monde a un bon métro de retard. Ellroy : 813 l’a célébré il y a déjà quinze ans. Mais ne disons pas de mal de ce hors série qui célèbre les festivals et les bouquinistes, les présidents d’association et es éditeurs. On avance !
Et le reste de ma liste… la semaine prochaine si j’ai réussi à rebrancher mon ordinateur…
Jeanne