Le Panier de Pierre
Oui, vous avez bien lu : Pierre vous a fait le marché aujourd'hui. A partir d'aujourd'hui, de temps à autre, c'est lui qui remplira votre, que dis-je, notre panier. C'est parti. Jeanne
Le panier de Pierre (Faverolle)
Alors voilà, après avoir été harcelé par Madame Jeanne, j’ai finalement accepté (avec grand plaisir) de la seconder et de remplir, de temps en temps, dès que je le peux, ce panier. Il vous permettra, je l’espère, de découvrir à la fois des romans mais aussi des blogs parmi ceux que je lis, pas forcément spécialisés polar. Ou bien, de mettre en valeur des collections que j’apprécie, comme Territori, explorant les marges du genre.
Comme il n’y a pas que les nouveautés dans la vie, je vous offrirai aussi des avis sur des romans plus anciens, cependant inoubliables, leur permettant de continuer à vivre. C’est aussi ça, la magie d’Internet.
Voilà, c’est donc mon coup d’essai. J’espère que mon choix vous plaira, qu’il vous servira. Je vous donne rendez-vous le mois prochain. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !
Papillon de Nuit
Roger Jon ELLORY traduit par Fabrice Pointeau
Editions Sonatine – 2015
par Delphine
Quelle belle surprise en lisant ce roman, jamais un livre ne m'a autant suscitée d'émotions!!!
Je suis littéralement envoûtée par la plume de R. J. Ellory. Une élégance, un raffinement s'installent tout au long de l'histoire.
J'ai suivi les conseils d'un fervent admirateur de l'auteur qu'est Yvan Fauth du blogspot Gruznamur je tiens tout d'abord à le remercier profondément car je serai peut-être passée à côté de cet auteur.
Je suis comme un étau qui se resserre en lisant " Papillon de nuit". Les émotions que je ressens sont très fortes; j'ai eu des moments de bonheur mais aussi de tristesse. Oui, j'ai vécu tout cela à travers cette lecture. C'est comme une grenade qui m'explose en pleine figure.
L'auteur nous raconte l'histoire d'un condamné à mort dans les années 80. Du fond de sa cellule, ce dernier n’a pas d'autres choix que de nous conter ses souvenirs des années 60.
Lire la chronique complète et les autres sur le blog Delphine Bibliovore
Crocs
Patrick K. Dewdney
Editions Ecorces, collection Territori – 2015
par Totalybrune
Il emprunte la glaise des sousbois. À l'heure qu'il est, on est probablement à ses trousses. Sa course vient parfois frôler les villages endormis, l'asphalte visqueux des routes. Le cabot l'escorte et la pioche meurtrit son épaule. Comme il n'a aucun autre compagnon, c'est à eux qu'il murmure le Plateau, les trajectoires perdues et les mémoires effacées. Quelque part à l'issue du chemin, il y a le Lac et le vacarme du Mur. Qui attend.
L'histoire est simple : un homme, une pioche et un chien. Ils cheminent sur les petites routes peu fréquentés ou les chemins de terre. L'homme parle au chien, aux arbres, aux feuilles, à la terre qui le porte. Il aime la nature et la Terre avec un grand T. Le chien, lui, s'amuse à ses côtés.
Au fil des pages, on va comprendre ce qui l'a poussé à prendre ainsi la route et quel est le but de son voyage.
Le style est très épuré mais l'auteur nous fait passer les émotions de manière très forte. Chaque coup de pioche est ressenti au plus profond de soi.
Crocs est un roman poétique et d'une sensibilité rare. C'est un roman idéal en ce début d'année.
Lire la chronique complète et les autres sur le blog Totalybrune
Dernier jour sur terre
David Vann traduit par Laura Derajinski
Gallmeister – 2014
par Jean Dewilde
A la fois récit, roman, enquête, ce titre terrible et glaçant retrace le parcours de Steve Kazmierczak qui, le 14 février 2008, se rend armé à son université ; entre 15h04 et 15h07, il tue cinq personnes et en blesse dix-huit autres avant de retourner son arme contre lui. Il avait vingt-sept ans.
La toute première phrase du livre prononcée par l’auteur est terrifiante, il écrit : « Après le suicide de mon père, j’ai hérité de toutes ses armes à feu. J’avais treize ans ». Il n’écrit pas : « J’avais treize ans quand mon père s’est suicidé et que j’ai hérité de toutes ses armes à feu ». Non, plus que la perte de son père, c’est le poids de l’héritage des armes qu’il évoque. L’auteur confesse dans le prologue qu’il ne s’est jamais intéressé aux tueurs de masse, qu’il n’aurait jamais imaginé lire un livre sur le sujet, encore moins en écrire un. David Vann s’est posé cette question : « Pourquoi n’ai-je jamais blessé quelqu’un ? » « Comment ai-je échappé à cela, et pourquoi pas Steve ? » En menant l’enquête pour le magazine Esquire, l’auteur a obtenu l’accès au dossier de police complet. A partir de ces quelques mille cinq cents pages, l’auteur raconte la vie de Steve qu’il mettra régulièrement en parallèle avec la sienne et comme il l’affirme à la fin du prologue en parlant de Steve : « Sa vie avait été bien plus terrible que la mienne, ses succès avaient été de bien plus grands triomphes, et à travers lui, je pouvais comprendre enfin les moments les plus effrayants de mon existence, et ce que je trouve également le plus effrayant en Amérique ».
La suite est à lire ici :
Nuit de Fureur
Jim Thompson
Editions Rivages Noir N° 32 (1ère parution USA 1953)
par Bruno
Aimer le polar et revenir aux fondamentaux ! Vous avez sans doute perçu cher lecteur (trice) que parmi les chroniqueurs de ce blog, j’étais certainement le plus fondu de littérature policière.
Mes derniers papiers étaient plutôt axés sur des nouveautés, et j’ai voulu déjouer un peu l’ordre des choses en m’imposant un agréable flashback en fouinant dans les étagères de ma bibliothèque.
Les Thompson de chez Rivages Noir sommeillaient là depuis trop longtemps, j’ai donc décidé d’en sortir un de sa cachette et de vous en causer deux mots.
Quelque part dans les années 40 dans l’Amérique profonde à Peardale*, Carl Bigelow a tout du looser. Un mètre cinquante à tout cracher - y compris talonnettes s’il vous plait -, tuberculeux à en cracher du sang, dentiers et lunettes en garnitures d’apparat. Alcoolique aussi pour le coup !
Quand il se rend dans cette petite ville sans vraiment d’âmes où le sheriff n'est pas bousculé par les affaires en cours, c’est officieusement pour reprendre ses études et s’inscrire à l’université locale. Cette dernière n’étant pourtant auréolée comme ses consoeurs new-yorkaises, il faudra donc y voir une autre raison à sa venue dans ce bled.
La raison primordiale est que Bigelow est chargé d’un contrat auprès du Patron : Descendre un certain Jake Winroy qui traînait ses guêtres dans un procès de paris truqués et qui pourrait encore balancer quelques noms à la volée depuis sa sortie de tôle.
C’est donc en résidant dans la propre maison de Winroy, qui, par voie de faits devient une pension de famille improvisée, que le pseudo étudiant prendra ses appartements.
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