Le Panier de Pierre
Marché du 1er juin 2016
Bonjour à tous.
Il y a quelques temps, j’avais décidé de faire un billet dédié aux libraires. J’étais donc parti à la recherche de blogs ou sites tenus par des librairies. Et j’ai eu bien des difficultés à en trouver, ce qui est compréhensible, étant donné le travail qu’ils ont à faire. Les romans chroniqués ne sont pas tous des nouveautés, mais qu’importe !
Le premier avis vient d’un blog tenu par une librairie située à Lille nommée Humeurs noires. Cette librairie propose des rencontres avec des auteurs le vendredi soir et l’ambiance y est conviviale. Le roman chroniqué est Sang pour sang de Gipsy Paladini (Editions Transit).
Le deuxième avis vient de la librairie La griffe noire, connu par son propriétaire Gérard Collard, et située à Saint Maur. Le roman chroniqué est le dernier roman en date de Sam Millar, Un sale Hiver (Seuil) qui est un coup de cœur de la librairie.
Le troisième avis vient de la librairie Soleil vert et concerne un roman de Jô Soares, Les yeux plus grands que le ventre (Folio). Cette librairie est située à Calvisson, près de Nîmes.
Pour le roman en format de poche et qui date un peu (oldies and goodies), la librairie Charybde nous propose son avis sur Haka de Caryl Ferey. Ce site est très bien fourni et, pour votre information, la librairie est située à Paris, rue de Charenton.
J’espère que cette sélection vous aura été utile. Si vous connaissez des sites ou blogs tenus par des libraires et comportant des avis intéressants, n’hésitez pas. Je pourrais bien en faire un deuxième billet.
En conclusion, et comme d’habitude, amusez vous bien, et n’oubliez pas le principal, lisez !
Sang pour sang
Gipsy Paladini
Transit 2010
Chronique rédigée par Le Corbac
Gipsy Paladini est une auteure étonnante.
Française par naissance, elle se définit elle-même comme une auteure au cœur de gitane. Voyageuse au long cours, ses séjours aux États-Unis lui ont inspiré ce personnage hors du commun qu’est Al Seriani.
« Sang pour sang » est la genèse d’un anti-héros absolument détestable. Flic asocial, alcoolique, misogyne…la liste est interminable. L’auteure a voulu créer un des personnages les plus antipathique qui soit et c’est réussi. Aucune compassion pour Al Seriani, aucune excuse qui puisse en faire une victime du système, pas de passé vraiment dramatique qui puisse apitoyer le lecteur. Rien, si ce n’est un connard misanthrope déclenchant les catastrophes autour de lui et méritant le sort qui lui est réservé. Et pourtant… on ne peut s’empêcher d’en redemander. Ce côté non conformiste qu’il est si difficile de créer avec talent est là, marqué par la griffe de l’auteure et malgré ce profil d’homme perdu qui n’a pas grand-chose de séduisant, on ne peut retenir une sorte d’attachement pour un personnage que nul ne souhaiterait croiser dans une ruelle sombre. Paradoxal mais révélateur du talent de Gipsy Paladini. À personnage marquant, auteur mémorable.
La suite est à lire sur le blog de Humeurs Noires
Un sale hiver
Sam Millar traduit par Patrick Raynal
Seuil2016 Collection : Policiers
Chronique rédigée par La griffe noire
Un sale hiver aborde la question de la vengeance : comment vivre avec soi-même lorsqu'on envisage de passer à l'acte, ou après qu'on a franchi le pas ? Qu'est-ce qui pousse un être humain à en tuer un autre, froidement, avec la conviction que ce geste est justifié ? C'est au lecteur d'en décider. Il neige fort sur Belfast quand tôt le matin, en allant chercher le lait et les journaux sur son paillasson, Karl Kane trouve porte une main sectionnée devant sa porte. C'est la deuxième à se matérialiser dans la ville en quelques semaines.
La suite est à lire sur le site de La Griffe Noire
Les yeux plus grands que le ventre
Jô Soares traduit par François Rosso
Editions des 2 terres 2013; Gallimard Folio
Chronique rédigée par La librairie Soleil vert
Sélection Polar brésilien
- En 1938, alors qu'en France a lieu la coupe du monde de football et que l'ensemble de l'Europe est aux prises avec Hitler, le Brésil, lui est en pleine dictature. La radio de propagande est dans tous les foyers. C'est à ce moment là qu'un mystérieux tueur commence à se faire remarquer laissant derrière lui les cadavres de grosses femmes étouffées. La police est fort démunie et apprécie l'aide inattendue d'un ancien policier portugais reconverti dans la pâtisserie mais toujours avide de mystères qui mettent à l'épreuve son sens développé de la déduction.
La suite est à lire sur le blog de la librairie Soleil vert
Haka
Caryl Ferey
Baleine 1998, Gallimard Folio
Chronique rédigée par Charybde2
Publié en 1998 aux éditions Baleine, réédité dans une version légèrement revue chez Gallimard en 2003, le troisième roman de Caryl Férey sera celui de la reconnaissance, et le point de départ d’un parcours qui emmènera la lectrice ou le lecteur visiter de près les violences contemporaines et leurs racines plus anciennes de pays emblématiques de l’hémisphère Sud que sont la Nouvelle-Zélande ( Haka donc, ici, et sa suite Utu en 2004), l’Afrique du Sud ( Zulu, 2008), l’Argentine ( Mapuche, 2012) et le Chili ( Condor, 2016).
Naturellement. C’était forcément une chose vomie mille fois qui lui tordait le ventre. Et chaque matin, Jack Fitzgerald pouvait mesurer l’ampleur du chaos : une partie d’infini qu’aucun stratagème mathématique ne comblerait jamais. Il l’avait juré.
Sa famille avait disparu. Depuis, Jack allait se réfugier dans la chambre isolée au fond du couloir, celle de la gamine. Il n’en ressortait qu’à l’aube, moribond, sans larmes, à moitié fou. Outre les photos, exposées aux murs par dizaines, il avait réuni là dossiers, ordinateurs, cartes d’état-major, témoignages divers et autres rapports de police liés à leur disparition. De cette histoire, Jack connaissait tout mais ne savait rien. Avec le temps, la chambre de la petite était devenue son bureau parallèle, une sorte de cimetière sans tombe : tant qu’on n’aurait pas retrouvé les corps, il resterait son propre fossoyeur – et accessoirement capitaine de la police d’Auckland.
La suite est à lire sur le blog Charybde2