Hommage à Philippe Bouquet, traducteur d'œuvres scandinaves
Après l'hommage à Fabrice Pointeau, hier, aujourd'hui, c'est au tour de Julien Védrenne de saluer la mémoire d'un autre grand traducteur mort le même jour.
Bonjour ,
Après Fanchita Gonzalez Batlle le 21 février dernier (Abir Mukherjee, Iain Levinson, Malcom Mackay, Qiu Xiaolong) et Fabrice Pointeau le 10 mars, c'est au tour de Philippe Bouquet de tirer sa révérence, lui aussi décédé le 10 mars en soirée a annoncée sa femme Monique. Philippe Bouquet était un immense ami des lettres scandinaves. Traducteur du suédois, c'est lui qui avait apporté à Christian Bourgois le roman Meurtriers sans visage d'un certain Henning Mankell en 1994. L'auteur, alors inconnu en France, n'avait pas trouvé sa place (300-400 exemplaires vendus), et son deuxième roman avait été remisé au placard. Chez Actes Sud, il avait traduit l'œuvre de Jan Guillou. Il est aussi à la traduction de certains ouvrages de Stig Dagerman, de Vihlem Moberg (La Saga des émigrants) et de Josef Kjellgren. Du côté policier et thriller on lui doit la trilogie 3 secondes, 3 minutes, 3 heures, d'Anders Roslund, les traductions de certains romans de Kjell Eriksson, de Björn Larsson, de Leif G.W. Persson (qu'il trouvait d'un ennui exécrable), de Per Wahlöö (Le Camion) et avec Maj Sjöwall (Meurtre au 31e étage, Les Terroristes...), Ake Edwardson et surtout Staffan Westerlund, qu'il appréciait plus particulièrement pour la teneur de son œuvre. Aussi, il adorait la poésie, les nouvelles, la philosophie. Il traduisait aussi bien des œuvres pour manger, que des textes difficiles pour de petites structures. Il s'était même essayé à l'écriture. Intarissable quand il parlait littérature, auteurs anarchistes et absurdité du monde, il avait commis quelques chroniques sur k-libre. On avait planifié quelques travaux autour des littératures scandinaves. Et puis une succession d'attaques cérébrales avait eu raison de sa santé ces dernières années (il ne pouvait plus écrire, plus lire). À quoi tout ça sert ? me disait-il au téléphone. Après avoir vécu au Mans, il était parti pour Montpellier avec sa femme, se rapprochant de sa fille. Un grand homme s'est éteint. Sa pétillance manquera.
Voilà...
Julien Védrenne