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Publié par blog813

Le Noir dans la BD (4-5-6)
Marc-Andriot continue à nous présenter les BD qu'il affectionne.
Épisodes 4-5 et 6

Le Noir dans la BD indépendante (4).

Chaque Auteur qui a du succès chez Marvel ou DC rêve d’avoir sa série creator-owned, c'est-à-dire la série qu’il a créée lui-même avec ses propres personnages, qu'il est le seul posséder, sans rendre compte à une maison d’édition et sans le rendre une fois son run fini. Les Auteurs se tournent alors vers les petites maisons d’édition indépendantes.

C’est le cas récent du Scénariste de Daredevil et de Batman, Chip Zdarsky avec sa creator-owned série Newburn ou Lazarus-Tome 8 : Fracture (2023-Urban Comics) du Scénariste Greg Rucka, du Dessinateur Michael Lark et de l’Encreur espagnol Santiago Arcas.

Qui sont les Auteurs ? Greg Rucka est un écrivain de romans policiers qui a écrit des BD Polars en noir et blanc comme Whitout et Queen and Country.

Et Michael Lark s’est fait connaître avec son run sur le super-héros hardboiled, Daredevil, et a été plusieurs fois nommé au Will Eisner Award en tant que meilleur Dessinateur.

Quelle est l’histoire de Lazarus ? Femme sans super-pouvoir, recréée, mais au centre d’une histoire de familles se partageant le monde (guerre du Conclave), dans un récit sous forme de thriller.

En effet, dans un avenir proche, trois amis ont découvert comment sauver le monde et la fin des gouvernements menacés par les populistes et nationalistes élus démocratique-ment.

Les familles règnent donc par l’argent et le pouvoir et l’une d’entre elles, les Carlyle grâce à Forever Carlyle, leur agent ayant la maîtrise des super-militaires, leur Lazare (d’où le titre), leur protectrice.

Dans un monde pourri où tout n’est que meurtres et complots, Forever Carlyle se révolte contre sa « famille ». Tel Jason Bourne de Robert Ludlum, autre star du thriller international et Noir, Lazare « ressuscitée » comme sa référence biblique, part donc à la recherche de son passé et de sa liberté dans cet album.

P.J. : Couverture-Lazarus-Tome 8: Fracture

 

Le Noir dans la BD belge (5).

Le personnage de Soda a été créé à la fin des années 80 par feu le scénariste Philippe Tome et le dessinateur Luc Warnant. Publié dans le journal Spirou il s’adressait à un public plus mature de la BD belge.

En effet, fantastique et paranoïa sont indissociables de ce flic qui se fait passer pour un Pasteur afin de ne pas effrayer sa mère, au cœur fragile, chez qui il vit.

Paranoïa des new-yorkais dont la célèbre ville est le troisième personnage principal de cette série.

Donc, ce Soda-Tome 14 : Le Pasteur sanglant (Dupuis-2023) du Scénariste Olivier Bocquet et du Dessinateur Bruno Gazzotti, nous présente la descente en enfer du personnage Soda où un psy le manipule par « absences » et « cauchemars », le fait accuser de meurtres et le fait douter. Il le pousse au bout de rouleau jusqu’à le faire jeter  en prison pour des crimes qu’il n’a pas commis. Il est prêt à tuer sa mère comme bouquet final.

Déjà, dès la Couverture, nous avons un Soda avec une barbe de six jours s’élançant comme un désespéré dans une vague de Pasteurs.

Le Scénario est excellent et l’on vit ce purgatoire du personnage à ses côtés alors que la nuit et le manque de sommeil sont ses pires ennemis. Le Noir par son métier, son humour noir et cette apocalypse sont dignes des meilleurs polars. Comme le film Néo- Noir Tightrope avec Clint Eastwood où le héros, confondu avec le meurtrier, doute et où ce dernier se nourrit de tous les côtés obscurs et perversités du héros. La nuit et le jour se confondent et s’opposent.

Les Dessins sont excellents aussi. On voit New-York, ses quartiers, ses flics, ses prostituées, son commissariat avec, dans chaque case, des portraits et des détails hauts en couleur. Dommage que le côté semi-réaliste empêche d’aller plus loin dans la noirceur.

A lire.

P.J. : La Couverture : Soda-Tome 14

 

Le Noir dans la BD de super-héros (6).

Après plusieurs combats contre le Tisseur, le Kingpin apparaît pour la dernière fois dans Amazing Spider-Man #197 (Marvel-1979). Ce qui permet de terminer de poser les bases noires de ce personnage.

En effet, comme dans tout bon polar, le chef de la pègre new-yorkaise a une faiblesse : son amour pour sa femme, la superbe et grande brune Vanessa Fisk.

Et c’est une odyssée qui nous est contée dans cet épisode de Spider-Man qui souligne la force de la volonté de ce vilain.

Ainsi, laissé pour mort au fond de l’Hudson river après un combat avec le Tisseur, le Kingpin va-t-il remonter à la surface, errer dans les rues de New-York, sa ville, en amnésique puis victime d’un accident de voiture, se trouver hospitalisé et retrouver la mémoire, et sa force.

Mais, sa femme va lui donner un ultimatum : soit il arrête sa carrière criminelle à minuit pour partir et passer le reste de sa vie avec elle,  soit il l’abandonne. Ce sera donc son dernier combat avec Spider-Man affaibli et blessé qui s’arrêtera.

Car le Kingpin puissant et immense par son physique dira : « Moi, dont le pouvoir fait trembler le monde, je tremble d’amour pour toi ». Et le Kingpin d’obéir à sa femme. Ultime apparition du chef qui reviendra plus Noir et plus cruel quelque temps après dans le run de Daredevil. Retour orchestré par le Maître Frank Miller dans la pure tradition des grands Films Noirs de ce personnage redessiné.

Les Auteurs de cette sortie de scène rapide et dans un combat chorégraphié sont donc les stars des années 70/80 de Marvel sur ce titre vieux de 30 ans alors: Marv Wolfman ( Scénariste), Keith Pollar ( Dessinateur) et Jim Mooney ( Encreur).

P.J. : La Couverture de Amazing Spider-Man #197

Amicalement,

Marc

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