Le coup de ♥ de René
C’est cette recherche qui sert de MacGuffin (comme disait Hitchcock) à ce livre avec des rencontres amusantes, improbables, émouvantes.
Et je dois avouer que je me suis ré-ga-lé !
Drôle, inventif, léger, décontracté, pétillant.
Avec des réparties qui font mouche :
- Je me demande comment une femme aussi admirable a pu avoir des enfants comme vous.
- Je pense qu’elle s’y est prise comme la plupart des gens, dis-je en me glissant derrière le volant.
Un autre :
- Tu ne peux pas rester tranquille cinq minutes ?
- Je suis tranquille. Je suis tranquille à l’année. Ma vie affective est aussi morne et répétitive qu’un économiseur d’écran.
Et, bien sûr, on y parle “polar” :
Tout ça parce que j’ai un jour balancé un livre d’André Caroff dans une poubelle.
Ou bien :
- Le polar, en France, c’est pas compliqué. Faut que ce soit social.
- Social ?
- Ou rural.
- Comment ça rural ?
- Pourquoi faut-il toujours que tu compliques tout ?
Encore :
Je me penche sur la vitrine, mettant mes mains en pare-soleil. (...) Tout ce que j’aperçois, c’est un fatras de vieilles Série Noire et de vieux Fleuve Noir qui courent sur les étagères. Quelques uns sont signés André Caroff, forcément. Je baisse la tête comme un écolier pris en faute. Peut-être que ce n’était pas André Caroff. C’était peut-être Marc Arno ou Monsieur Suzuki et ses filles en nuisettes translucides.
Un vrai bonheur de lecture ! C’est frais, c'est souriant, c’est bien le polar de l’été !
René
.Luc Chomarat, le Polar de l'été, Point (réédition juin 2018)