Et si le PRINCE réussissait à déstabiliser l’Allemagne ?
Voilà un roman dense, 502 pages...
Second volume d’une trilogie Berlinoise. L’auteure est polonaise et vit depuis l’âge de 12 ans en Allemagne.
Commençons par les personnages :
Dagmora Bosch est journaliste. Tchapieski, le président de la police berlinoise est veuf. Kowalski est commissaire. Dagmora et lui ont été intimes, il semble avoir gardé des sentiments pour la journaliste mais il est marié et papa d’une petite fille. Ces trois-là figuraient dans le premier volet de la trilogie Le Magicien. Ajoutons le Docteur Krintz, médecin légiste et Garbaty, simple flic, voilà le groupe d’enquêteurs
Le Blond (Paul) est l’amant de Dagmora et parallèlement une sorte d’agent secret dont on ignorera longtemps le rôle exact. Il a de la ressource et agit très rapidement. Il intervient pratiquement toujours à temps pour éviter les catastrophes. Il semble tout savoir. Paul est son vrai prénom. On l’appelle le Blond et certains, le blondinet.
Face à eux (ou avec eux, on ne sait pas), trois frères : les frère Hessel :
Max est le plus jeune. Son frère Edme est ministre de la Défense. Florian est l’ainé, on le soupçonne de ne rien faire, d’avoir claqué la porte et quitté la famille pour... en fait, on ne sait pas vraiment.
N’oublions pas la Bundeswehr, armée de l’ombre qui voudrait prendre le pouvoir. À partir de 1949, d’anciens officiers de la Wehrmacht et de la SS avaient travaillé en secret à constituer une armée anticommuniste capable de regrouper rapidement 40.000 hommes. Max dont on découvrira très vite qu’il est le Prince éponyme, cherche à reconstituer un groupe armé pour lutter contre l’invasion d’immigrés et donner l’autonomie à certains états fédéraux, notamment la Bavière.
Il y a aussi des groupuscules activistes, les Rebelles par exemple.
Et pour couronner le tout, la chancelière, personnage à part entière, deviendra elle-même une cible.
L’enquête démarre par plusieurs faits inexplicables qui semblent n’avoir aucune interconnexions : un prêtre est crucifié puis retrouvé dans la cathédrale de Berlin, un campement d’immigrés est incendié, l’aéroport de Berlin subit un attentat terroriste, la femme d’un ministre est enlevée. Tout cela s’enchaînant très rapidement crée un climat d’insécurité.
Voilà, le cadre est posé. L'action se déroule et l’on ne sait pas toujours qui est qui, ni quels sont les intérêts en jeu. Le quintette d’enquêteurs va devoir arrêter cet engrenage mortel qui menace la stabilité de l’Allemagne mais aussi leurs vies personnelles et leurs engagements propres.
Un roman qui pose des questions sur les tensions qui agitent l’Europe, avec la montée progressive des extrêmes. Rappelons qu’en décembre 2022, les Allemands ont démantelé un groupe d’extrême droite fomentant un attentat visant à déstabiliser le pays.
Bref un roman d’action mais aussi une réflexion politique digne d’intérêt.
Un détail : chaque chapitre commence par une reproduction noir et blanc d’une œuvre graphique le plus souvent du 16e 17ᵉ siècle, accompagnée d’une mention sur les spoliations, vols et destructions d'œuvres lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Le Prince, Magdalena Parys, éditions Agullo, traduit du polonais par Caroline Raszka-Dewez, parution le 21 septembre 2023
Le facteur