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Publié par blog813

Fin de parcours...

Jeu de mots ? En effet.

Faim de parcours est le titre du dernier roman d’Alain Bron paru aux éditions in octavo début novembre.

Cette fin de parcours est celle de Pierre, 92 ans, pensionnaire d’un EHPAD, dans l’Oise, au numéro 102. En pleine forme le Pierre, apprécié de tous. Ses amis viennent lui rendre visite. Denise du 106 qu’il aide à supporter son Alzheimer avec des petits exercices quotidiens. Roger du 104 qui a toujours besoin d’un outil que Pierre ne possède pas. Et Georges du 108 qui vient de temps en temps lui demander de résoudre un menu problème informatique, car Pierre, ingénieur informatique, a eu une fin de carrière grandiose. Igor aussi, agent de service martiniquais, une force de la nature, jeune. Une crème. Toujours prêt à rendre service, postant les paquets, déplaçant Pierre dans sa propre voiture, une Kangoo.

Bref, une petite vie bien pépère, sauf que...

En parallèle, au 36 Quai des Orfèvres — sur le départ vers la nouvelle localisation de la PJ – le commissaire Berthier et son équipe doivent résoudre un meurtre étrange... un retraité trouvé mort dans son jardin. «une lame de 30 cm a traversé l’œil pour atteindre le cervelet ». L’arme du crime est une baïonnette allemande de 39-45. Trente centimètres. Or, elle est arrivée verticalement. Aucune trace d’ADN ni de pas. Le jardin est intact, sans stigmate.

Apparemment, l’assassin a utilisé un drone.

L'équipe se met en chasse  : Paule est l’assistante du commissaire, douée pour les recherches et les compilations, classifications.  Le lieutenant Malavaux est un dragueur impénitent, un air de faux dilettante, un peu je-m’en-foutiste. Berthier ne va pas tarder à l'envoyer dans l’Oise, ce qu’il déteste car il hait la campagne. Ajoutons à cela Cédric, 22 ans, le protégé de Paule, étudiant en quatrième année de droit. Il va éplucher pour eux des piles et des tas de dossiers. Voilà l’équipe du commissaire.

Revenons à Pierre.

Il a un secret que le lecteur ne tardera pas à découvrir.  La quatrième de couverture a éventé ce secret, sans détours : «  Il poursuit un but secret : venger sa mère morte de faim à l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise sous l’occupation ». Pierre stocke des armes de la deuxième guerre mondiale. Dans une cabane, un repaire souterrain de la maison de retraite, il prépare ses assassinats visant les survivants qui n’ont rien fait pour sauver ces malheureux.

D’un côté, on suit Pierre le vengeur et de l’autre les efforts des policiers pour éviter le meurtre du dernier survivant. Suspense.

Ce roman très sympathique montre l’EHPAD non comme un simple mouroir mais comme un lieu de fin de vie où les vieillards ont des relations humaines fortes, qui se manifestent dans des petits riens au quotidien. On sent beaucoup d’empathie de l’auteur avec ces personnages qu’il rend attachants. Pierre est un véritable et bienveillant ami mais aussi un redoutable tueur. Et les recherches de l’équipe de Berthier montreront que beaucoup de pensionnaires soignés dans les hôpitaux psychiatriques entre 39 et 45 sont morts de malnutrition. Signe que la psychiatrie a connu aussi des périodes très noires.

On comprend mieux le titre Faim de parcours.

Un beau roman, émouvant.

 

Le facteur 813

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A
Un grand merci, Boris ! Très honoré d'être mentionné dans 813.A écouter : un extrait de "Faim de parcours" (p91-97) magnifiquement lu par Serge Cazenave (Soir de loto à la Résidence des Pinsons)<br /> https://www.youtube.com/watch?v=tmKPoB0xpjg
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B
Ç'aurait été mieux dans la revue, mais il faut s'y prendre trois mois à l'avance. Bon vent à ton livre.