Le facteur a lu pour vous – Canada-Écosse, insulaire et historique
Notre ami Patrice l’a déjà fait pour Aux animaux la guerre (http://www.blog813.com/2015/07/le-billet-selectionne-pour-les-trophees.html) ; Corinne a loué Hérétiques de Padura (http://www.blog813.com/2014/09/le-coup-double-de-de-corinne-l-histoire-au-noir.html) , alors à mon tour je livre quelques réflexions sur L’Île du serment de Peter May qui a clos mon cycle de lectures consacrées aux prétendants aux trophées 2015, catégorie romans. Je dois dire que jusqu’à la lecture de ce roman mon vote allait vers le Padura, immense ! Maintenant, j’hésite.
Je ne vais pas raconter le roman et laisse ce soin à la liseuse que cite Jeanne dans son exploration de la sélection pour son panier (article du 29 juin dernier) http://liseusesdebordeaux.org/2014/09/08/lile-du-serment-de-peter-may/.
Qu’a donc ce diable de roman qui justifie mon hésitation ? Rien de comparable avec Hérétiques. Quoique...je découvre que j’aime quand un polar se double d’une enquête historique, sociale. C’était déjà le cas avec Hérétiques et le tableau de l'élève du Maître flamand ; j’avais été cloué par la deuxième partie consacrée à Amsterdam au 17e siècle. Et à la peinture !
Ici encore, il est question de peinture mais pour apporter une trace du passé d’un ancêtre du 19e siècle, un jeune Écossais pauvre, amoureux d’une jeune noble à qui il a sauvé la vie, sur une île des Nouvelles Hébrides. Tout cela s’est passé alors que le père de la jeune femme avait choisi d’expulser de ses terres ces manants mourant de faim et que les deux jeunes avaient décidé de s’embarquer pour le Canada - le Québec plus exactement. Tout cela on l’apprend par les rêves récurrents du héros contemporain, Sime , descendant du Sime scripteur... Appelé pour une enquête sur une île de la Madeleine dans le golfe du St Laurent car il parle anglais et que Entry Island est la seule île anglophone de l’archipel, Sime semble reconnaître la principale suspecte et un parallèle va très vite s’établir entre l’enquêteur et sa suspecte (le lion et sa gazelle) du présent et son ancêtre dont les carnets intimes hantent ses nuits insomniaques. N’en disons pas plus. Ce parallèle tient le lecteur en haleine et la partie historique est révélatrice des souffrances du peuple écossais aussi bien que la colonisation du Canada.
J’ai suivi avec un grand intérêt ce roman qui se lit d’une traite et mérite d’avoir été retenu dans la sélection étrangère pour les trophées. Un conseil, avant votre vote définitif, lisez-le.