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Publié par blog813

La dépression post-partum, le facteur ♥...

   Vous ne le saviez pas ? j’aime le noir, bien sûr mais aussi les thrillers. Attention ! pas tout, je me lasse d’auteurs qui racontent toujours la même histoire et je n’aime pas la violence complaisante et gratuite.

   Bref, mi-septembre je reçois un mail de Françoise Guérin, une auteure lyonnaise que j’avais rencontrée à Quais du polar en 2014. Elle me propose un Service de Presse, généralement c’est moi qui demande (rarement) des SP mais je n’ai pas le temps de tout lire, donc je refuse. En plus, elle a un lectorat plutôt féminin. Ces mots dans son message m’ont touché :

« Il y a sept ans que je n'ai pas publié de polar et, dans l'intervalle, ce monde a beaucoup bougé, avec la perte, notamment, de Claude Mesplède et Claude Le Nocher qui étaient des soutiens pour moi. 

Par ailleurs, le hasard a voulu que ce roman sorte chez un éditeur (Eyrolles) qui n'a jamais publié de polar. C'est une première pour eux ; ils connaissent très peu ce milieu […]

Je sais qu'un SP peut être un poids, je le vis moi-même parfois et je déteste devoir me forcer à terminer un livre auquel je n'accroche pas, surtout quand j'ai une pile à lire qui déborde. Je constate juste que sur la liste de contacts presse susceptibles de recevoir le livre avant sa parution en janvier, il n'y a personne du monde du polar et ça me navre.  Peut-être puis-je te faire envoyer un exemplaire et, si tu n'accroches pas dès les premières pages, tu l'offres à quelqu'un ? »

 

   J’ai accepté et bien m’en a pris car c’est un roman au sujet totalement inhabituel. Françoise Guérin est psychologue clinicienne, spécialisée dans les liens parent-bébé. Et c’est le thème de ce thriller.

 

   Donc, il va être question de la relation parent-bébé post-partum.

 

   Betty, la protagoniste a eu des contractions très violentes. Son mari est dans l'avion ; il rentre d’une mission à Djibouti. C’est le soir. Elle est à la maternité, examinée par une sage-femme peu amène qui la renvoie sèchement chez elle. Un taxi la raccompagne. Le chauffeur, Rakshan, voyant qu’elle n’est pas bien, lui laisse sa carte. Il lui recommande de l’appeler si elle a des problèmes. Effectivement, chez elle, elle commence à perdre les eaux, et accouche d’un bébé qui semble mort-né. Elle a appelé le chauffeur de taxi, encore dans les parages, il arrive très vite et, avec beaucoup de présence d’esprit, sauve le bébé. À son réveil, Betty est dans un autre monde. Son bébé n’est pas avec elle, elle apprend que son père est venu pour le déclarer (tout à fait impossible, il doit être dans l’avion). Il l’a nommé Noé. Un nom qui la fait trembler sans qu’elle sache pourquoi. Quelque chose dans son passé…

 

   Ici débute le thriller avec tous les ingrédients : un méchant aux petits oignons, horrible, manipulateur dans l’ombre. À l'opposé, un personnel soignant très attachant et attentif, contrairement à la sage-femme, dragon revêche du début ; une femme noire incroyable d’un grand secours pour Betty désemparée face à Noé, son bébé. Un méchant, très méchant, des adjuvants dont certains vont mourir mais chut, on ne peut en dire plus...

 

Bref, un tourne page de la plus belle eau avec parfois ses invraisemblances et ses excès. Mais l’intérêt est ailleurs. Outre le récit mené à la deuxième personne, ce qu’on oublie très vite[1], dans ce milieu des dépressives après l’accouchement qui est décrit minutieusement et dans les relations avec le personnel soignant. Le personnage de Betty est aussi en pleine reconstruction. Il faut d’abord qu’elle apprivoise son fils, ensuite qu’elle effectue un travail de mémoire pour faire ressurgir du passé des images profondément enfouies mais elle sera beaucoup aidée par un psychiatre hors des conventions et surtout compréhensif.

 

Si vous aimez les tourne pages, voilà un roman original qui bien que publié par une maison d’édition non spécialisée mérite votre attention. En librairie vers le 20 janvier.

 

On noie bien les petits chats, Françoise Guérin, Roman Eyrolles, aparté

 

[1] Je ne suis pas une femme et ça ne m’a pas gêné

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