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Publié par blog813

Coup de ♥ de Nicolas Lavilat

Bonjour aux 812 autres, 

Un petit message pour vous parler du livre "le déluge" de Stephen Markley que j'ai fini le weekend dernier et qui a une résonance troublante avec l'actualité de Los Angeles. 
 
Ce livre raconte de façon magistrale, à mon sens, et sur plus de 1 000 pages, le changement climatique à l'œuvre et ses conséquences concrètes sur notre planète mais aussi sur la société et la façon dont les humains l'affrontent. 
 
Il se déroule en 5 parties (de 2010 à 2040) dans lesquelles de grands chapitres sont centrés sur des personnages que l'on retrouve dans les différentes parties : un activiste plutôt pacifiste, d'autres adeptes d'une méthode plus musclée, un scientifique qui semble mettre peu d'affects dans la présentation de son travail et dans les relations sociales, un autre qui est beaucoup plus virulent et veut montrer au grand public l'urgence climatique, une femme qui travaille dans une agence de relations publiques (notamment pour l'industrie pétrolière), des politiciens de différents bords qui essayent de s'adapter ou de freiner les mesures de lutte contre le réchauffement (mais qui veulent tous le pouvoir bien évidemment).
 
Dit comme cela, on dirait des stéréotypes et un côté artificiel mais la virtuosité de Markley est d'utiliser le temps long pour nous montrer la complexité de chacun mais aussi des évolutions subtiles et d'une grande cohérence qui vont faire bouger les lignes et croiser tous ses personnages. On se retrouve alors nous aussi à modifier notre regard et à se sentir proche tantôt de l'un tantôt d'un autre. Au final, cela dresse un tableau nuancé et assez complet d'une catastrophe en cours qui nous emmène parfois jusqu'au vertige.
 
On s'attache véritablement à tous ces personnages et certains drames qui surviennent pendant le récit m'ont tiré des larmes. 
 
Sur la forme, Stephen Markley utilise selon les chapitres et les personnages : un narrateur à la troisième personne, à la première ou à la deuxième. Il y a aussi des articles de journaux, des rapports de vulgarisation scientifique (pour des politiques), un journal intime.
 
Il a de grandes scènes qui sont de véritables morceaux de bravoure : une occupation de Washington, une tempête avec montée des eaux dans le centre des Etats Unis et un gigantesque incendie de Los Angeles qui est étrangement ressemblant à celui qui a cours en ce moment (cf. L'interview de Markley par Libération à ce sujet).
 
Sur le plan scientifique et factuel, cela semble être tout à fait pertinent et plausible (l'auteur réfute d'ailleurs le terme de dystopie pour qualifier son livre).
 
C'est sombre, cela peut être angoissant mais l'auteur nous donne aussi quelques motifs d'espoir. 
 
Pour moi, un chef-d'œuvre. 
 
Benjamin Fogel a écrit une belle critique dans le dernier numéro de la revue 813.
 
Le lien vers l'interview de Stephen Markley par Libération (je ne sais pas comment le partager aux non abonnés). 
 
Nico
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