Maeve
« C'est sanglant, brutal, magnifique, douloureux, terrifiant et un pur délice » écrit Stephen Graham Jones dans Goodreads. L’auteur du thriller « Un bon indien est un indien mort » publié en France chez Rivages Noir et dont Stephen King pense le plus grand bien, a tout dit ou presque.
Maeve a 26 ans, vit à Los Angeles chez sa grand-mère qu’elle vénère. Elle aime son travail, avec Kate son amie, elles incarnent le jour, dans un grand parc à thèmes pour enfants, les « Princesses des Glaces ». La nuit elle fréquente des bars miteux, genre vieilles boites de strip-tease, reste assise dans un coin et lit… «L’histoire de l’œil » de G Bataille, qu’elle a annoté avec forces détails, ne la quitte jamais. Un soir Kate lui présente son frère Gideon. Elle est intriguée par ce joueur professionnel de hockey venant de New York. Maeve ne supporte pas la contradiction…
Maeve a une admiration sans bornes pour Tallulah, sa grand-mère, ancienne star hollywoodienne, dans le coma depuis peu et qui vit ses derniers jours. Leurs discussions leur avaient montré à quels points elles se ressemblaient : même physique, même façon de penser, de voir les choses. Elles sont de la même trempe, « Nous étions louves dans cet univers de moutons »
Maeve dévoile sa fascination pour, ‘Simone’ l’héroïne avide d’aventures érotiques de « L’histoire de l’œil » de Georges Bataille et pour le personnage du ‘Narrateur misanthrope’ dans « Les carnets du sous-sol » de Dostoievski. C’est dans ces ouvrages qu’elle va chercher les réponses que sa grand-mère ne peut plus lui donner. Désormais ils seront ses modèles
« J’ai essayé la misanthropie, la déviance, la philosophie, l’observation, le mensonge. Mais il y a une voie que je n’ai pas abordée avec tout le sérieux nécessaire…. »
Ce deuxième livre publié par l’Ecailler est une fois encore une belle découverte. Je lis du polar, du roman noir, des thrillers. Après avoir lu dans la quatrième de couverture la description d’une « Maeve plus folle, sanglante inspirée par les personnages d’American Psycho » prenant la place de « tueurs psychopathes » qualifier ce roman de gore semble naturel. Cela pouvant décourager le lecteur potentiel et ne pas donner lui donner l’envie de le lire. Certes certains passages sont extrêmement violents, l’horreur est au rendez-vous, mais rien n’est gratuit. Ce thriller ne se résume pas à des scènes de torture. Cet obstacle franchi, c’est un réel plaisir d’accompagner Maeve dans Los Angeles et de rencontrer son entourage, de découvrir ses lectures, ses auteurs de préférés, d’écouter sa playlist d’Halloween. Quelqu’un qui écoute Billie Holiday n’est pas foncièrement mauvais et sait faire preuve de goût
Pour finir, la version française est agréable à lire, l’écriture plaisante. Le travail du traducteur y est sûrement pour quelque chose.
Quatrième de couverture
Le jour, Maeve travaille dans « l’endroit le plus heureux du monde », un célèbre parc d’attractions où elle joue le rôle de la princesse préférée des enfants. Le soir, sous les néons du Sunset Strip de Los Angeles, Maeve hante les bars mal famés, un verre dans une main, un livre dans l’autre, tentant d’imiter les héros misanthropes de ses romans préférés comme Histoire de l’oeil de Georges Bataille.
Le jour, Maeve travaille dans « l’endroit le plus heureux du monde », un célèbre parc d’attractions où elle joue le rôle de la princesse préférée des enfants. Le soir, sous les néons du Sunset Strip de Los Angeles, Maeve hante les bars mal famés, un verre dans une main, un livre dans l’autre, tentant d’imiter les héros misanthropes de ses romans préférés comme Histoire de l’oeil de Georges Bataille.
Sans se démonter, Maeve abandonne son personnage de vamp renfrognée pour endosser une nouvelle personnalité. Une Maeve plus folle et plus sanglante encore, inspirée par les personnages d’American Psycho. Chers tueurs psychopathes, veuillez céder la place : Maeve est en ville et c’est elle qui tient le couteau.