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Publié par blog813

Un accident, sûrement...

Françoise Guérin m’avait envoyé son précédent roman que j’avais apprécié : On noie bien les petits chats  (aussi aux éditions Eyrolles) que j’avais chroniqué ici. Il y était question de déni de maternité.

Cette fois encore, elle a joint un petit mot à son envoi :

« Cher Boris,

Eyrolles, comme tu le vois, poursuit son incursion dans l’univers du thriller en publiant la première enquête de la Cellule Cornelia, un duo de psys spécialisés en suicidologie. Ni flics ni brigands, ils n’en vont pas moins partir sur les traces d’une jeune disparue. Je t’épargne les 813 raisons de le lire 

Françoise »

C’est ce que j’ai fait, toujours curieux qu’un auteur m’envoie une œuvre au titre qui suscite l’interrogation, très certainement en laquelle il croit.

Ainsi, la Cellule Cornelia, duo dont on voit essentiellement la partie féminine, Maya Van Hoerenbeck, psychologue spécialisée dans le post-suicide. Elle est seule, car Sidney, son complice de la Cellule est immobilisé, après une chute donc, des béquilles. Mais elle sera en perpétuel contact avec lui.

Maya, la trentaine, est flanquée de son inséparable chienne, doberman, au doux nom de Mrs Robinson. Un doberman ? oui, mais toute douce, gentille qui ne ferait de mal à personne. Un personnage à part entière de l’histoire, soutien moral de Maya, son doudou, qui sait se faire aimer de tous et qu’elle traîne partout, y compris dans ses rendez-vous avec les personnes qu’elle veut interroger. Même dans l’enceinte du lycée.

Elle revient à Sète où vit sa famille avec qui elle a rompu toute communication depuis plus de 10 ans. Précisément dans le lycée privé où elle a été elle-même élève avant de partir vers Lyon pour ses études. Sis dans le monastère de la Rédemption.

Pauline, 17 ans, s’est jetée dans le vide. Suicidée : « suicide ? » mot que la directrice de l’établissement refuse absolument d’entendre. Ses élèves sont triés sur le volet et il ne faudrait pas que la mort accidentelle de cette enfant risque d’entacher la réputation de l’établissement.  Pauline, issue d’un milieu défavorisé, a été admise au lycée du fait de ses bons résultats scolaires. Ascenseur social ? Mais le combat est difficile ; chaque élève n’y existe qu’en écrasant les autres, toujours dans la compétition.

Madame Ker, la directrice, refuse absolument le mot, interdit dans un établissement de ce standing. Un suicide ? ce n’est qu'un accident...

Maya va trouver deux alliées en la personne de l’infirmière et de la documentaliste mais l’enquête est difficile et les témoignages des condisciples peu faciles à obtenir. Elle a aussi un redoutable ennemi, idéologique, le sinistre Bertholon, qu’elle a eu jadis comme professeur.  

N’en disons pas plus sur l’intrigue qui amènera Maya sur des pistes qu’elle n’aurait jamais soupçonnées et qui dévoilent les intrigues peu ragoutantes de ces jeunes gens gâtés et qui fricotent avec... chut !

Et même celles de son propre passé qui la ramèneront à l’ogre du titre, sorte d’auto-analyse.

Un gros roman de plus de 500 pages où la vérité est difficile à discerner, les embûches ne cessant de se dresser devant la protagoniste, à tel point que Sidney, son partenaire, se sentira obligé de venir la seconder, béquilles à la main, quand elle sera elle-même menacée. L’enquête psychologique se déroule autant pour trouver comment Pauline en est arrivée à cette extrémité que pour Maya en personne, obligée de chercher ses propres solutions.

En même temps, une réflexion très documentée sur le suicide adolescent dont les origines ne sont pas simples à découvrir. Françoise Guérin est psychologue clinicienne et connaît bien le sujet.

Mais qui est la souris et qui est l’ogre ?

Un roman où l’on apprend, s’il le fallait, que la vie n’est pas simple pour ceux qui ne sont pas nés du bon côté de la cuiller d’argent.

Petite particularité, le roman est rédigé à la deuxième personne du singulier « tu t’appelles Maya, tu ceci, tu cela, ton chien... », on s’y fait très bien.

La cellule Cornelia est née.

Longue vie à ce duo de psychologues enquêteurs !

La Souris qui voulait sauver l’ogre, François Guérin, Eyrolles, en librairie depuis le 4 janvier

Boris le Facteur 813

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